Telle a été la vie de Stuart Hall. Théoricien pionnier de la sociologie, des études culturelles et des médias, l'influence de cet homme s'est étendue bien au-delà de ce qu'il aurait pu imaginer.
- Tu vas découvrir le travail de Stuart Hall et explorer ses contributions sociologiques.
- Nous commencerons par explorer le début de la vie de Stuart Hall pour comprendre comment elle a contribué au développement de ses théories.
- Ensuite, nous nous pencherons sur les travaux les plus célèbres de Stuart Hall.
- Enfin, nous approfondirons ses théories sur l'identité culturelle, la représentation et le crime en sociologie.
Stuart Hall, élevé en Jamaïque, partira une fois qu'il aura reçu une bourse pour étudier à la prestigieuse université d'Oxford.
Les débuts de Stuart Hall
Stuart Hall est né à Kingston en 1932 dans une famille jamaïcaine de la classe moyenne aspirante. Son père, Hermann, était la première personne non blanche à occuper un poste de direction dans la famille de Hall. La mère de Stuart Hall était d'origine anglaise mixte et tenait l'Angleterre, le pays, son histoire et ses traditions en haute estime.
Stuart Hall dira plus tard que le fait d'être le membre de sa famille à la peau la plus foncée a façonné sa façon de voir le monde. Il a fréquenté le Kingston College, établissement anglican exclusivement masculin, calqué sur le système éducatif britannique colonial. De 1934 à nos jours, l'école envoyait des élèves étudier à l'Université d'Oxford grâce à la bourse Rhodes.
En 1951, suivant la tradition académique du Kingston College, Stuart Hall a remporté la bourse Rhodes et s'est installé à Oxford, en Angleterre.
Le déménagement de Stuart Hall au Royaume-Uni
Après avoir obtenu une bourse pour étudier à l'Université d'Oxford, Stuart Hall a fait le redoutable voyage pour se rendre au Royaume-Uni à 19 ans, faisant ainsi partie de la génération Windrush.
Immigration et Windrush
De 1948 à 1971, de nombreuses personnes originaires des Antilles et des Caraïbes sont venues vivre et travailler dans la Grande-Bretagne de l'après-guerre. Ce groupe est devenu connu sous le nom de génération Windrush, d'après le navire MV Empire Windrush. La motivation première de cette migration caribéenne était de combler les pénuries de main-d'œuvre dans le Royaume-Uni d'après-guerre. Malheureusement, beaucoup de ceux qui ont immigré ont fini par vivre dans des conditions inadaptées et, dans de nombreux cas, dans des bunkers datant de la Seconde Guerre mondiale. En outre, les décennies qui ont suivi leur déménagement ont été marquées par la discrimination, le racisme et les protestations, qui ont culminé avec plusieurs déportations au 21e siècle.
Arrivé en 1951, Hall s'est trouvé au sein de cette immense vague d'immigration. Hall se souvient que lors de son premier voyage en train de Bristol à Londres, il connaissait déjà le paysage qu'il voyait par la fenêtre car il était un lecteur assidu.
Ce que je savais de la Grande-Bretagne s'est avéré être un mélange déconcertant de réalité et de fantaisie. Cependant, les illusions que j'ai pu emporter avec moi n'ont pas été réalisées parce que, malheureusement, elles étaient irréalisables. Cet épisode a été aussi douloureux qu'excitant. Il m'a changé de façon irrévocable, et presque pas de la façon dont je l'avais anticipé."
Stuart Hall - Étranger familier
Stuart Hall : L'université, la carrière et le reste de la vie
Une fois arrivé au Merton College, à Oxford, Hall a commencé ses études de premier cycle en anglais, obtenant plus tard une maîtrise en art dans cette matière. Hall espérait ensuite continuer à étudier la poésie médiévale, mais il en a été dissuadé par J.R.R. Tolkien, auteur du Seigneur des Anneaux et érudit à Oxford. Il a bien entamé un doctorat en littérature, mais ses intérêts ont été détournés lorsque l'Union soviétique a envahi la Hongrie.
Après avoir obtenu son diplôme à Oxford, Hall entamera sa carrière professionnelle et politique. Tout d'abord, Hall rejoint la Campagne pour le désarmement nucléaire. Puis, à partir de 1958, il travaille en tant qu'enseignant du secondaire dans le domaine de l'éducation des adultes et du secondaire moderne. En 1964, il épouse Catherine Hall.
Stuart Hall a fréquenté la prestigieuse université d'Oxford.
Richard Hoggart invite Hall à devenir l'un des premiers boursiers du Centre d'études culturelles contemporaines, fondé à Birmingham en 1964. Quatre ans plus tard, Hall se retrouve directeur général du centre. En 1972, il est promu au poste de directeur.
Depuis sa création, le Centre for Contemporary Cultural Studies est devenu de plus en plus populaire et a solidifié la position des études culturelles au sein du monde universitaire britannique.
L'héritage de Stuart Hall
Hall est décédé le 10 février 2014. Ses théories et ses travaux ont occupé et occuperont encore longtemps une place prépondérante au sein de la sociologie et des études culturelles. Pour honorer son héritage, peu de temps après son décès en 2014, la Fondation Stuart Hall a été créée, ce qui a donné l'occasion à des étudiants et à des universitaires de poursuivre des travaux dans la lignée de la pensée de Stuart Hall.
Maintenant que tu connais la vie de Stuart Hall, nous pouvons passer à l'examen de ses théories.
Stuart Hall : résumé de l'identité culturelle et de la diaspora
Les études culturelles sont apparues en Grande-Bretagne dans les années 1950. Pour Stuart Hall, la culture est toujours un lieu de lutte interprétative.
La théorie culturelle désigne non pas une mais plusieurs théories compilées ensemble pour former une perspective théorique sur la culture.
Le point de vue de Hall sur la culture s'appuie sur la combinaison de perspectives marxistes, du concept d'hégémonie d'Antonio Gramsci et du point de vue de Louis Althusser sur les médias.
L'hégémonie se produit lorsque ceux qui détiennent le pouvoir dans la société tentent d'exercer un leadership culturel, moral et idéologique sur ceux qui n'ont pas de pouvoir.
Selon Althusser, les médias sont un moyen pour une institution de faire passer son programme sans recourir à la force physique. Généralement, ces institutions sont au service de la bourgeoisie.
En s'appuyant sur ces idées, Hall affirme que l'essor des médias de masse populaires a modifié de façon permanente la relation entre le pouvoir et l'autorité. Lesmédias sont devenus un véhicule permettant aux groupes puissants de la société d'affirmer leur domination culturelle et de poursuivre leurs propres intérêts, sans en avoir l'air directement.
Selon Hall, la culture est un lieu de lutte interprétative - une expérience qui est vécue, interprétée et finalement définie, un lieu de négociation. Nous approfondirons cette idée en exposant sa théorie de la réception.
En 1983, Stuart Hall s'est rendu à l'université de l'Illinois pour donner une série de conférences sur les études culturelles. À cette époque, de nombreux universitaires considéraient que l'étude de la culture populaire était indigne d'eux.
Cependant, les études de Hall lui ont permis de faire la différence entre lesgoûts authentiques validés (les goûts de la classe supérieure) et la culture des masses. Hall a constaté que les goûts authentiques et validés de la classe supérieure ne sont pas simplement ce qui plaît à la classe supérieure, car la culture populaire est un espace de négociation, de concessions mutuelles.
Stuart Hall : la représentation
La théorie de la représentation de Stuart Hall soutient que dans un texte médiatique, il n'y a souvent pas de représentation fidèle des événements, des personnes, des lieux ou de l'histoire. Pourquoi ? Parce qu'il ne peut jamais y avoir un seul sens véritable. Toute signification peut toujours être contestée. Les producteurs doivent donc donner un sens particulier au texte médiatique avec lequel ils travaillent.
Les personnes ayant un pouvoir social et des privilèges peuvent tenter de répandre une idéologie dans les textes médiatiques, en faisant passer leur message ou leur interprétation préférée (ce point sera examiné plus en détail dans la section sur la théorie de la réception, ci-dessous). L'étude des significations et des messages des médias révèle les points de vue, les préjugés et les positions politiques de ceux qui les ont créés.
As-tu relevé des messages généraux dans les médias ? Si oui, où et quand ?
Stuart Hall : réception et codage/décodage
Au cours de sa carrière, Stuart Hall a été de plus en plus intrigué par la réception des médias par le public. Il a conçu la théorie de la réception pour examiner la façon dont les messages médiatiques sont codés et décodés .
Les producteurs de médias encodent des messages dans les médias qu'ils diffusent, et ces messages sont à leur tour décodés par le public. En raison de leur diversité, les membres du public sont libres de décoder les messages comme ils l'entendent. Par exemple, considère les trois positions suivantes :
Le message dominant ou préféré fait référence à la façon dont le producteur veut que le public décode le message. Si le public appartient à la même tranche d'âge, au même sexe, à la même ethnie, à la même classe sociale, etc. que le producteur, il lui sera plus facile de s'aligner sur le message dominant.
Le message oppositionnel se réfère au moment où le public rejette le message dominant et crée sa propre signification. Souvent, le public adoptera la position d'opposition s'il appartient à un groupe démographique différent ou s'il a des opinions différentes de celles du producteur du contenu médiatique.
La lecture négociée est un compromis entre le message dominant et le message d'opposition. La raison pour laquelle le public peut adopter cette position est multiple - il peut être du même milieu que le producteur et/ou comprendre certains des messages qu'il véhicule, mais il peut aussi penser que le problème lui-même est plus complexe que ce que montrent les médias et qu'il nécessite une exploration plus approfondie.
Facteurs susceptibles d'influencer la réception des médias :
L'âge
Le sexe
La classe
L'appartenance ethnique
Antécédents religieux
Opinions/appartenance politique
Niveau d'éducation
Expériences de vie
Humeur
Stuart Hall : sociologie et criminalité
Stuart Hall s'est également intéressé à la criminologie - l'étude sociologique de la criminalité - et à la façon dont les perceptions de la criminalité sont biaisées.
En 1979, Hall a publié son étude Policing the Crisis, qui examine la panique morale qui s'est développée autour des agressions dans les années 1970. Sa théorie est aujourd'hui une approche marxiste clé pour comprendre l'ethnicité et la criminalité.
Dans Policing the Crisis, Hall montre comment les médias, et en particulier les journaux de l'époque, publiaient des rapports sur la criminalité principalement axés sur les jeunes hommes noirs, souvent avec des titres tels que "Les jeunes Noirs échappent à tout contrôle". Cela a alimenté une culture de panique et de suspicion au sein du public,même lorsque des données ont été publiées montrant que les agressions augmentaient en fait à un rythme plus lent que dans les années 1960.
Alors, pourquoi les jeunes Noirs ont-ils été diabolisés de la sorte ? Pour détourner l'attention du public des véritables problèmes économiques et sociaux qui prévalent dans la société en lui donnant un bouc émissaire.
Tout au long du livre, Hall soutient que :
Une récession majeure a entraîné des grèves et un chômage généralisés dans les années 1970.
Il s'agissait d'une crise capitaliste, mais l'élite et les puissants ne voulaient pas s'y attaquer.
Les jeunes Noirs ont été socialement et économiquement marginalisés et ont été poussés à la criminalité en raison des conditions économiques difficiles.
Les médias ont constaté une augmentation des agressions dans tout le Royaume-Uni et en ont fait une large publicité, sans contexte.
Les jeunes Noirs ont été associés aux agressions et donc à la criminalité, sans qu'il soit possible de contre-argumenter.
Une plus grande présence policière a été établie dans les zones à prédominance noire et dans les zones où le taux de criminalité est élevé.
Les taux d'arrestation de jeunes hommes noirs augmentent et sont à nouveau exagérés par les médias.
L'attention et l'indignation du public se sont concentrées sur la criminalité des Noirs, plutôt que sur les échecs du capitalisme.
Stuart Hall - Principaux enseignements
- Stuart Hall était un théoricien pionnier de la sociologie et des études culturelles et médiatiques.
- Selon lui, l'essor des médias de masse populaires a modifié de façon permanente la relation entre le pouvoir et l'autorité.Les médias sont devenus un moyen pour les groupes puissants de la société d'affirmer leur domination culturelle et de poursuivre leurs propres intérêts, sans en avoir l'air directement.
La théorie de la représentation de Hall soutient que dans un texte médiatique, il n'y a souvent pas de représentation fidèle des événements, des personnes, des lieux ou de l'histoire. Étant donné que n'importe quel sens peut être donné dans les médias,les personnes ayant un pouvoir social et des privilèges peuvent tenter de diffuser uneidéologie dans un texte médiatique, en mettant en avant leur message ou leur interprétation préférée.
Hall a conçu la théorie de la réception pour examiner comment les messages médiatiques sont encodés et décodés .Les producteurs de médias encodent des messages dans les médias qu'ils diffusent, et ces messages sont à leur tour décodés par le public.
Hall s'est également intéressé à la criminologie - l'étude sociologique de la criminalité - et à la façon dont les perceptions de la criminalité sont biaisées. Dans Policing the Crisis, il a examiné la panique morale qui s'est développée autour des agressions dans les années 1970 et qui a diabolisé les jeunes Noirs.
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