Sauter à un chapitre clé
- Dans ce résumé de cours, nous allons définir dans un premier temps le chômage
- Nous découvrirons ensuite comment mesurer le chômage en France à partir de certains indicateurs : le taux de chômage, le taux d'activité et le taux d'emploi.
- Après cela, nous établirons une brève présentation de l'évolution du chômage en France
- Pour finir, nous verrons quelles sont les solutions proposées pour la lutte contre le chômage.
Qu'est-ce que le chômage ?
Le chômage : il s'agit d'une situation où des personnes en mesure de travailler et qui recherchent activement un emploi n'en trouve pas.
Avant d'essayer d'apprendre cette définition par cœur, décomposons-la pour que tu comprennes bien sa signification.
Pour qu'un individu soit au chômage, il doit : être capable de travailler, rechercher activement un emploi et ne pas avoir de travail à faire.
Pierre et Bianca sont des étudiants qui ont obtenu leur diplôme de l'université simultanément. Après avoir obtenu son diplôme, Pierre décide de voyager autour du monde pendant un an. Bianca, quant à elle, se consacre à sa recherche d'emploi et envoie des CV. Cependant, elle n'a reçu aucune réponse des entreprises auxquelles elle a postulé.
Dans l'exemple ci-dessus, même si Pierre et Bianca ont les mêmes qualifications et peuvent travailler, leurs situations diffèrent. En effet, Pierre n'a pas cherché de travail activement durant l'année suivant l'obtention de son diplôme. Par conséquent, seule Bianca était au chômage durant cette période.
Afin de quantifier le chômage, les économistes vont utiliser certaines mesures comme le taux de chômage. Il s'agit de la fraction de la population active qui est sans emploi. La population active est constituée de toutes les personnes capables de travailler et désireuses de le faire. Nous allons voir ceci plus en détail maintenant.
Comment mesurer le chômage en France ?
Pour mesurer le niveau de chômage au sein d'une société, plusieurs outils ont vu le jour. Le moyen le plus répandu et que nous avons déjà abordé est le taux de chômage. En revanche, cet outil présente certaines limites, c'est pourquoi on le complète avec d'autres indicateurs comme le taux d'activité et le taux d'emploi. Découvrons ensemble comment distinguer les trois.
Le taux de chômage
Selon l'INSEE, Le taux de chômage correspond au pourcentage de chômeurs dans la population active.
La population active représente le nombre de personnes en âge de travailler et disponibles sur le marché de l'emploi. Donc, les actifs occupés ainsi que les chômeurs.
On peut, par exemple, calculer le taux de chômage par âge, en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette catégorie.
Voici comment le calculer :
Taux de chômage = (nombre de chômeurs/population active) * 100
Deux institutions, l'INSEE et Pôle Emploi, sont chargés en France de la mesure du chômage. Leur méthode diffère quelque peu, ce qui explique les écarts dans leurs statistiques.
L'INSEE mesure le taux de chômage selon le BIT (Bureau International du Travail). À son sens, un chômeur est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond à ces caractéristiques :
sans emploi durant une semaine donnée ;
disponible pour travailler dans les deux semaines ;
qui a effectué, lors des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d'emploi, ou a trouvé un emploi qui débute dans les trois mois.
Ces données sont trimestrielles.
Au troisième trimestre 2022, le nombre de chômeurs en France selon le Bureau international du travail (BIT) diminue de 17 000 par rapport au trimestre précédent, à 2,3 millions de personnes.
De son côté, Pôle emploi se réfère au DEFM (Demandeurs d'Emplois en Fin de Mois). Il inclut parmi les chômeurs uniquement les personnes à qui les allocations chômage sont versées. Depuis 2008, cette mesure se consacre exclusivement aux demandeurs de la catégorie A (ceux n'ayant pas travaillé le mois précédent).
3 091 900 demandeurs d'emploi étaient inscrits à Pôle emploi en catégorie A en octobre 2022.
Tu peux remarquer qu'il y a une nette différence entre ces deux mesures. Ainsi, certains individus pourront être qualifiés de chômeurs pour l'un des indicateurs, mais pas pour l'autre. En revanche, l'une comme l'autre présentent une limite : elles ne tiennent pas compte des personnes inactives.
Les personnes inactives de la population sont celles sans emploi, mais qui n'en recherche pas pour autant.
Souviens-toi notre exemple plus haut. Pierre, qui désirait prendre une année sabbatique à la fin de ses études, est considéré comme une personne inactive. Il fait aussi partie de ce que l'on appelle le "halo du chômage".
En France métropolitaine, au 3e trimestre 2014, parmi les personnes inactives au sens du BIT, 1,4 million de personnes souhaitent un emploi. Pourtant, elles ne sont pas comptabilisées parmi les personnes au chômage. Elles constituent le "halo du chômage".
Taux d'emploi et taux d'activité
Comme nous l'avons vu, le taux de chômage présente certaines limites. En effet, il ne prendra pas en considération certains profils. Par exemple, une personne qui a arrêté sa recherche d'emploi après des mois non concluants. C'est pourquoi l'INSEE va venir compléter cette mesure avec le taux d'emploi.
Le taux d'emploi représente le rapport entre la population employée et la population en âge de travailler.
Ainsi, l'INSEE considère une personne en emploi quand celle-ci exerce une activité profitant à la production. Il peut s'agir de personnes salariées ou exerçant des professions indépendantes. Le taux d'emploi va alors rendre compte de la mobilisation effective de la main-d'œuvre. Ici, toute la population en âge de travailler sera considérée, qu'elle soit active ou non.
Selon l'INSEE, et d'après le Bureau international du travail (BIT), le taux d'emploi en France en 2021 est de 67,3 % pour les individus de 15 à 64 ans.
Pour finir, un dernier outil permet de mesurer le chômage et vient compléter cette approche. Il s'agit du taux d'activité.
Le taux d'activité mesure le rapport entre la population active (actifs + chômeurs) et la taille de la population en âge de travailler.
Ce dernier indicateur permet de réaliser le nombre de chômeurs découragés par leurs recherches sur le marché de l'emploi. Grâce à lui, on sait, par exemple, que le taux d'activité a diminué ces dernières années pour les personnes de 60 à 65 ans.
Toujours selon l'INSEE, en 2021, en France, 73,0 % des personnes âgées de 15 à 64 ans sont actives, c'est-à-dire en emploi ou au chômage. Ce taux d'activité moyen diffère selon l'âge : 39,7 % pour les 15 à 24 ans ; 88,1 % pour les 25 à 49 ans et 69,3 % chez les 50 à 64 ans.
On réalise à partir du graphique (Fig 1) ci-dessus que le taux d'emploi ainsi que le taux d'activité n'ont fait que progresser depuis 1975. Ils se trouvaient d'ailleurs tous deux à leur plus haut niveau en 2021 depuis que l'INSEE a instauré cette mesure (en 1975).
L'évolution du chômage en France
Comme nous l'avons vu plus haut, le taux d'emploi comme le taux d'activité n'ont jamais été aussi bas en France. Cela signifie-t-il la même chose concernant le taux du chômage ? Et, qu'elles sont les évolutions et prévisions à cet effet ? Regardons cela maintenant à l'aide du graphique ci-dessous.
Lecture : Au 3e trimestre 2022 (T3), le taux de chômage au sens du BIT est de 7,3 % en France hors Mayotte et de 7,1 % en France métropolitaine. L'interprétation de l'INSEE concernant l'évolution du chômage en France est la suivante : le taux de chômage oscille de 7,3 % à 7,4 % depuis le quatrième trimestre 2021, à un niveau inférieur de 0,7 point à celui du troisième trimestre 2021 et de 0,9 point à celui d’avant la crise sanitaire (fin 2019).
À une plus grande échelle, nous pouvons aussi étudier la progression du chômage depuis ses premières mesures (1975). Nous allons regarder les évènements marquants qui ont provoqué ces principales fluctuations.
Selon l'INSEE, c'est à la suite du premier choc pétrolier en 1973 que le taux de chômage a fortement augmenté. Alors qu’il n’excédait pas 4 %, il a finalement dépassé les 8 % de la population active. Il s'en est ensuivi des périodes de baisse et de hausse, liées au cycle économique. Les périodes de récession (1993, 2008-2009) ou de fort ralentissement économique (2001) ont ainsi provoqué des augmentations durables du taux de chômage.
Plus récemment, le taux de chômage a diminué de 2,3 points de 2015 à 2020. Cependant, en raison de la crise sanitaire de 2020 et du confinement de la population, les démarches de recherche d’emploi étaient réduites. Cela s'est traduit par un recul, faussé, du chômage. En 2021, le taux de chômage poursuit finalement sa baisse entamée en 2016 et atteint son plus bas niveau depuis 2008 (7,4 %).
Finalement, nous pouvons nous poser certaines questions à la vue de ces variations. Notamment, comment ce taux de chômage, lorsqu'il n'est pas affecté par des circonstances externes, peut-il être réduit ? Quels sont les moyens mis à disposition en France pour la lutte contre le chômage ? Eh bien à chaque problème sa solution ! Répondons maintenant à ces interrogations afin de terminer ce résumé de cours.
La lutte contre le chômage
Le chômage est un fléau pour toutes les sociétés, car il déséquilibre la croissance économique. Il empêche également une bonne cohésion en créant des inégalités sociales. Alors, les politiques économiques se doivent de proposer des solutions adaptées pour venir contrer sa prolifération. Nous allons donc aborder la méthode classique de lutte contre le chômage. Il s'agit de la diminution des coûts de travail.
Selon l'INSEE, le coût du travail couvre l’ensemble des dépenses des employeurs pour l’emploi d’un salarié. Elles comprennent les rémunérations perçues par le salarié, les cotisations sociales versées aux organismes de protection sociale, les frais de formation professionnelle, les taxes sur les salaires et les dépenses additionnelles.
Pour réduire les coûts du travail, l'État peut décider de diminuer (ou ne pas augmenter) le salaire minimum.
Le salaire minimum, ou SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance), correspond à la rémunération minimale que l'employeur est tenu de payer aux salariés pour le travail qu'ils effectuent. En France, ce dernier est actuellement fixé à 1 678,95 € bruts mensuel, soit 1 329,05 € nets.
Il peut aussi choisir de réduire les charges des cotisations sociales. Cela va avoir un effet incitatif sur les employeurs qui vont vouloir plus embaucher. Notamment, des travailleurs peu qualifiés, qui ont le plus de mal à trouver du travail. En agissant de la sorte, l'offre et la demande sur le marché de l'emploi va parvenir à une meilleure situation d'équilibre.
Il existe de nombreux bienfaits résultants de cette mesure auprès des employeurs :
Le coût du travail étant plus faible, les employeurs seront désireux d'embaucher davantage
Les entreprises seront plus compétitives, car il y a une baisse des coûts de production. En marché concurrentiel, cela s'exprime par une diminution des prix de vente, et donc davantage de production. Ceci engendre un plus fort besoin de main d'œuvre, et de ce fait de l'embauche.
En favorisant le profit des entreprises, les investissements augmentent et profitent à l'économie globale.
En France, une mesure de diminution des coûts du travail a été prise concernant les cotisations sociales. Les coûts de ces dernières sont désormais plus faibles pour les entreprises qui emploient des travailleurs à un niveau de salaire proche du SMIC (salaire minimum).
Si tu souhaites en apprendre davantage, je t'invite à regarder nos prochains résumés de cours. Nous y découvrirons deux formes de chômage : le chômage conjoncturel et le chômage structurel. Nous verrons que des stratégies spécifiques de lutte contre le chômage ont également été développées pour limiter ces derniers.
Chômage - Points à retenir
- Le chômage représente une situation dans laquelle des personnes en mesure de travailler et qui recherchent activement un emploi n'en trouve pas.
- Le taux de chômage correspond au pourcentage de chômeurs dans la population active.
- On peut aussi mesurer le chômage à l'aide du taux d'emploi et du taux d'activité.
- L'évolution du chômage en France est positive, car il a atteint son plus bas niveau depuis 2008 (7,4 %).
- L'un des outils classiques de la lutte contre le chômage est la réduction des coûts du travail.
Références
- "Taux d'emploi, ce qui se cache derrière sa stabilité" (2022). Observation société. https://www.observationsociete.fr/hommes-femmes/emploi/taux-demploi-ce-qui-se-cache-derriere-sa-stabilite/
- "L'essentiel sur... le chômage". (2022). INSEE. https://www.insee.fr/fr/statistiques/4805248#tableau-figure3_radio1
- "Les entreprises en France" (2019). INSEE. https://www.insee.fr/fr/statistiques/4255748?sommaire=4256020
- "Comment lutter contre le chômage". Kartable. https://www.kartable.fr/ressources/ses/cours/comment-lutter-contre-le-chomage-2/52354#3031697
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Questions fréquemment posées en Chômage
Comment définir le chômage ?
On peut définir le chômage comme une situation dans laquelle des personnes en mesure de travailler et qui recherchent activement un emploi n'en trouve pas.
Quelles sont les principales causes du chômage ?
Les principales causes du chômage sont l'entrée dans la vie active, le licenciement, les démissions volontaires ou encore les réorientations professionnelles. On peut aussi mentionner les coûts du travail (rémunération et charges sociales) qui peuvent diminuer les offres sur le marché de l'emploi.
Qui sont les sans emplois ?
Les sans emplois peuvent aussi être qualifiés de chômeurs. Il s'agit de personnes qui ne travaillent pas.
Quels sont les conséquences du chômage ?
Les conséquences du chômage sont nombreuses. Elles peuvent être d'ordre économique : limitation du pouvoir d'achat et endettement des ménages. À plus grande échelle, le chômage peut aussi réduire la croissance économique d'un pays. Le chômage a aussi des conséquences sociales en accentuant les inégalités.
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