Révolte des chevaliers

Histoire de la révolte des chevaliers

Tout d'abord, voici un tableau présentant les faits essentiels de la révolte des chevaliers :

Chronologie de la révolte des chevaliers

Voici une brève chronologie décrivant les origines, les événements clés et les conséquences de la révolte des chevaliers :

Révolte des chevaliers dans les années 1500

Examinons le contexte de la révolte des chevaliers en passant en revue la situation des chevaliers impériaux dans les années 1500. Les territoires germaniques ont fait partie du Saint Empire romain germanique tout au long du Moyen Âge. À ce titre, ils ont conservé la structure sociale habituelle :

Les nobles étaient au sommet de la hiérarchie et attendaient de ceux qui se trouvaient en dessous d'eux qu'ils les servent. Les nobles justifiaient cette structure hiérarchique en s'appuyant sur l'épître aux Éphésiens 6 :

Bien qu'ils détiennent un certain pouvoir, les chevaliers impériaux, qui font partie de la petite noblesse, ne se voient pas accorder de domaines impériaux. De telles habitations étaient réservées aux pairs et aux nobles plus élevés. Cela signifie que les chevaliers impériaux n'étaient pas représentés à la Diète impériale: l'assemblée qui dictait les lois et la politique du pays.

La principale façon pour les chevaliers impériaux de gagner de l'argent était d'attaquer et de rançonner les villes. En 1495, cependant, la Paix éternelle de 1495 a supprimé ce moyen de gagner de l'argent.

Révolte des chevaliers et réforme

En 1517, Martin Luther a rédigé ses 95 thèses à Wittenberg. Cette œuvre critique la corruption et l'immoralité de l'Église catholique romaine. Il a obtenu un large soutien dans tout le Saint Empire romain. Pour les chevaliers impériaux, ces appels à la réforme représentaient une opportunité sans précédent. L'effondrement du Saint Empire romain permettrait aux chevaliers de s'emparer des terres et des biens catholiques et de redonner à l'ordre, autrefois distingué, sa gloire d'antan.

Fig. 1 Martin Luther.

Plusieurs chevaliers impériaux, notamment Franz von Sickingen et Ulrich von Hutten, ont été séduits par une telle opportunité.

Franz von Sickingen et Ulrich von Hutten

Né le 2 mars 1481, Franz von Sickingen hérite du château d'Ebernburg de son père, Schweickhardt von Sickingen. Comme son père, Franz von Sickingen devient chevalier et se bat pour l'empereur du Saint Empire romain germanique Maximilien Ier à Venise en 1508. Ce service lui permet de recevoir des terres sur le Rhin et le château de Nanstein.

Sickingen ignore la Paix éternelle de 1495, continuant à prendre des terres, des villes et des otages pour en tirer un bénéfice financier. À la mort de l'empereur Maximilien Ier, Sickengen accepte même des pots-de-vin de la France pour soutenir la candidature de Charles Quint au poste d'empereur du Saint Empire romain germanique.

Fig. 2 Franz von Sickingen.

En 1517, Ulrich von Hutten fait appel à la Ligue souabe - une alliance militaire entre villes impériales - au sujet du meurtre de son parent. Hutten était poète, écrivain et très cultivé. Il avait appris le latin dès son plus jeune âge dans un monastère bénédictin, voyagé à Cologne et étudié le droit en Italie. Au cours de ses voyages, Hutten a développé un mépris pour le pape, le catholicisme et le Saint Empire romain. Sickengen, comprenant les gains financiers potentiels liés à l'aide apportée à un homme aussi instruit, se lie avec Hutton.

La révolte des chevaliers allemands

Maintenant que nous connaissons le contexte de la révolte des chevaliers, voyons ce qui s'est réellement passé !

Franz von Sickingen a proposé une révolte pour retirer l'Église des territoires germaniques et créer une Allemagne indépendante. Il a lancé une campagne exigeant que ses adeptes cessent de payer des impôts. Ulrich von Hutten l'aide en diffusant les opinions de Sickingen par le biais de pamphlets et de publications.

En 1522, Sickingen part chercher du soutien en Suisse, en convoquant une convention fraternelle de chevaliers. Une fois élu chef, Sickingen décide que leur première cible sera l'archevêque de Trèves, Richard von Greiffenklau zu Vollrads.

Siège de Trèves

Après avoir rassemblé une armée, Sickingen encourage les gens à renverser leur archevêque par la force. Sickingen prétendait marcher au nom de l'empereur Charles Quint. Cependant, la Diète de Nuremberg (est. 1522), agissant au nom de Charles Quint, absent, n'était pas d'accord. La diète a donc exigé que Sickingen mette fin à sa campagne.

Ignorant les demandes de la Diète de Nuremberg, Sickingen marche sur Trèves en août 1522. Malheureusement, les paysans de Trèves ne se mobilisent pas, et le comte Louis V de Palatin et le landgrave Philippe de Hesse viennent au secours de l'archevêque Richard.

Après sept jours de siège et cinq tentatives d'assaut ratées, Sickingen n'a plus de poudre à canon. Pendant le siège, il est frappé d'un ban de l'Empire et contraint de se retirer au château de Nanstein pendant l'hiver 1522.

Siège du château de Nanstein

Après le siège de Trèves, Sickingen s'est retiré dans le château de Nanstein et Hutten s'est rendu en Suisse pour obtenir des soutiens.

L'archevêque Richard de Trèves, le comte Louis V de Palatin et le landgrave Philippe de Hesse ont assiégé le château de Nanstein en 1523. Sickingen s'attendait à un siège prolongé d'environ quatre mois, le temps que des renforts arrivent. Cependant, Sickingen n'avait pas réalisé la puissance de l'artillerie. En quelques jours, ses défenses ont été décimées et il a été gravement blessé.

Fig. 3 Landgrave Philippe de Hesse.

Le 7 mai 1523, Sickingen se rend à l'archevêque Richard de Trèves, au comte Louis V du Palatin et au landgrave Philippe de Hesse ; il meurt de ses blessures peu de temps après. Hutten meurt de la syphilis quelques mois plus tard en Suisse.

Les suites de la révolte des chevaliers

Après la tentative de révolte, les chevaliers concernés se sont vu retirer leurs châteaux. Les chevaliers impériaux, autrefois prestigieux, étaient désormais ruinés, sans abri et sans réel pouvoir.

Malgré l'échec apparent de la révolte, le refus des chevaliers de payer la dîme à l'église a eu un effet durable. L'année suivante, en 1524, les paysans allemands suivent l'exemple des chevaliers impériaux et refusent de payer la dîme à l'église. Ce bras de fer a conduit à la Révolte des paysans allemands, le soulèvement le plus important en Europe occidentale jusqu'à la Révolution française.