Guildes de marchands

Guilde des marchands : Définition

Quelle est la définition d'une guilde de marchands ? Les racines du terme "guilde" sont germaniques. Le mot est un mélange de gildi (fraternité) et de gield (paiement). L'étymologie décrit précisément son concept : dans une guilde, ses membres (ou confrérie) devaient payer des cotisations pour y être abonnés. Il s'agissait de groupes de commerçants à l'époque médiévale qui se regroupaient pour obtenir collectivement des avantages auxquels ils ne pouvaient pas accéder s'ils travaillaient seuls.

Il existe deux types principaux de guildes :

• lesguildes de marchands : pour les personnes qui vendent certaines marchandises
• les guildes d'artisans : pour les personnes qui fabriquent certaines marchandises.

Histoire des guildes de marchands

Les guildes de marchands ont commencé par être des groupes coopératifs créés par des marchands qui les rejoignaient volontairement. Les avantages comprenaient le pouvoir de négociation contre les seigneurs et les propriétaires terriens, la protection contre le vol et l'amélioration des réseaux et des ressources. Au fil des siècles, les guildes sont devenues plus puissantes et ont évolué pour devenir des institutions économiques et politiques à part entière.

Les guildes créaient souvent leurs propres insignes et bijoux, comme le collier de la guilde des archers illustré ci-dessus. Source : Sam.Donvil, Wikimedia Commons, CC-BY-SA-4.0

Les guildes de marchands à l'époque médiévale

Les premières guildes se sont formées dans toute l'Europe aux alentours du 11e siècle. L'une des premières guildes a été créée dans les Pays-Bas d'aujourd'hui, appelée les marchands de Tiel en Gueldre, en 1020. Certaines des premières guildes à travers l'Europe ont contribué à la formation de l'Université de Bologne en 1088, de l'Université d'Oxford en 1096 et de l'Université de Paris en 1150.

Pourquoi les guildes de marchands ont-elles été créées ?

Les guildes de marchands offraient des protections et des ressources importantes à l'époque féodale. Dans le cadre du système féodal, les seigneurs pouvaient taxer leurs sujets de manière significative en fonction de leurs métiers. Les taxes sont devenues excessives au fil des ans, et les commerçants individuels avaient peu de pouvoir pour essayer de les changer. L'idée des guildes est née pour permettre aux gens de collaborer et de négocier avec les seigneurs. Ensemble, ils étaient assez forts pour lutter contre les taxes que s'ils opéraient seuls.

Chartes et impôts

Une fois que les guildes et les seigneurs se sont mis d'accord sur des questions telles que les taxes, le seigneur leur délivre une charte. La charte fournit un document officiel pour la formation de la guilde en échange d'un paiement forfaitaire annuel.

Protection

De plus, le Moyen Âge était une période difficile, surtout pour les marchands. Les commerçants étaient souvent attaqués lorsqu'ils voyageaient d'une ville à l'autre, ou leurs entrepôts étaient dévalisés. La guilde leur offrait une protection, ainsi qu'à leurs marchandises.

Structure des guildes de marchands

Au début des guildes de marchands, les marchands payaient une cotisation pour être considérés comme des membres à part entière. Au fur et à mesure que le temps passait et que les guildes devenaient plus puissantes au cours des 14e et 15e siècles, elles ont commencé à exiger que les marchands soient membres de la guilde pour faire des affaires dans cette ville. L'interdiction faite aux non-membres de faire du commerce interdisait aux gens de l'extérieur et aux pauvres qui n'avaient pas les moyens de payer la cotisation de faire des affaires. De plus, tout membre qui violait les règles de la charte se voyait infliger une lourde amende.

Croissance des guildes de marchands

Au fur et à mesure que la structure de la guilde marchande se développe en Europe, les chefs de guilde deviennent des membres influents de la classe politique et les guildes commencent à fournir des services à la communauté. Les guildes assurent parfois la structure et l'administration des villes. Elles étaient connues pour s'occuper des membres malades, des orphelins et des veuves. Dans certaines villes, le chef de la guilde devenait le maire ou le porte-parole.

Guildes et classes sociales

Les conditions d'adhésion sont également devenues plus strictes. Les membres des guildes ont créé leur propre classe "bourgeoise" et ont affirmé leur statut supérieur par rapport à ceux qui travaillaient sous leurs ordres. Au lieu de permettre à n'importe qui d'adhérer moyennant une cotisation, l'appartenance à la guilde est devenue un symbole de statut, et il est devenu beaucoup plus difficile pour les gens "normaux" d'adhérer à la guilde. Parfois, ils empêchaient les gens d'entrer à moins qu'ils ne paient des frais plus élevés et pratiquaient le favoritisme avec les fils ou d'autres membres masculins de la famille des membres actuels.

Ils ont également commencé à taxer plus lourdement les artisans afin de contrôler les prix et l'offre. Cela a conduit à la création de guildes d'artisans qui, à l'instar des guildes de marchands, offraient une protection et une autorité centrale aux artisans.

Guildes d'artisans et de marchands

Les guildes d'artisans, en particulier, ont institué des exigences plus strictes concernant les compétences de leurs membres. Pour devenir membre, il fallait d'abord être apprenti, puis travailleur journalier, et plus tard, il était possible de présenter un "chef-d'œuvre" dans son métier pour recevoir la désignation de "maître" et devenir un membre officiel de la guilde.

Les maîtres de guilde contrôlaient les prix des marchandises et les salaires des travailleurs sous leurs ordres. Même en période de famine ou de pénurie de main-d'œuvre, les guildes n'augmentaient pas les salaires, ce qui entraînait des protestations et des révoltes parmi les ouvriers.

Exemples de guildes de marchands

Londres est devenue l'un des centres les plus importants pour les guildes à la fin de l'époque médiévale. Les sociétés de livrée étaient les guildes les plus riches de la ville, et leurs membres formaient souvent la classe politique et finissaient par devenir d'importantes institutions financières. L'orateur principal des guildes est devenu le maire de Londres, et d'autres fonctionnaires de haut rang des guildes ont également assumé des rôles dans l'administration de la ville. En 1411, ils créent le "Guildhall", un bâtiment central où toutes les guildes peuvent se réunir pour discuter des affaires.

Cette peinture classique de Rembrandt datant de 1662 représente la guilde des drapiers à Amsterdam. Source : Wikimedia Commons

Paris a également connu des guildes de marchands prospères. Les marchands d'eau monopolisaient la Seine et contrôlaient les quotas commerciaux. En 1260, quatre membres de la guilde des marchands d'eau ont été nommés magistrats de la ville.

Le déclin des guildes de marchands

Au fil du temps, plusieurs facteurs ont conduit au déclin du système économique des guildes de marchands et, en fin de compte, au système financier basé sur le marché. De nombreux historiens affirment qu'au XVIe siècle, les guildes étaient un poids mort pour l'économie, extorquant des loyers aux travailleurs sans apporter aucun bien à la société. Tout au long du XVIe siècle, les guildes de marchands à Londres, Amsterdam et Hambourg ont commencé à décliner à mesure qu'elles étaient remplacées par des institutions financières.

Les critiques des guildes de marchands

Les chefs de file de la pensée du siècle des Lumières au 18e siècle estimaient que les guildes n'étaient qu'un autre type de classe dirigeante.

Les historiens débattent souvent pour savoir si les guildes de marchands ont fait plus de bien que de mal à la société. En effet, elles ont rendu un service essentiel à leurs débuts en protégeant les travailleurs et en empêchant les seigneurs de les exploiter. Mais au fil du temps, à mesure qu'elles gagnaient en pouvoir et en statut, elles devenaient leur propre "classe dirigeante" et exploitaient les travailleurs sous leurs ordres.