Déclin de l'Empire Mongol

Les raisons du déclin de l'empire mongol

La carte ci-dessous montre les quatre khanats descendants de l'Empire mongol en 1335, quelques années seulement avant que la peste noire ne déferle sur l'Eurasie (nous y reviendrons plus tard). Après la mort de Gengis Khan, les quatre principales partitions de l'Empire mongol sont devenues connues sous le nom de :

• La Horde d'or

• L'Ilkhanat

• Le khanat de Chagatai

• La dynastie Yuan

À son apogée, l'Empire mongol s'étendait des côtes de la Chine à l'Indonésie, en passant par l'Europe de l'Est et la mer Noire. L'Empire mongol était immense; naturellement, cela devait jouer un rôle inévitable dans le déclin de l'empire.

Fig 1 : Carte représentant l'étendue territoriale de l'Empire mongol en 1335.

Bien que les historiens travaillent encore dur pour étudier l'Empire mongol et la nature quelque peu mystérieuse de son déclin, ils ont une assez bonne idée de la façon dont l'empire s'est effondré. L'arrêt de l'expansion mongole, les luttes intestines, l'assimilation et la peste noire sont autant de facteurs qui ont contribué au déclin de l'Empire mongol. Bien que de nombreuses entités politiques mongoles aient persisté jusqu'au début de l'ère moderne (un khanat de la Horde d'or a même duré jusqu'en 1783, date à laquelle il a été annexé par Catherine la Grande), la seconde moitié du XIIIe siècle et le XIVe siècle racontent l'histoire de la chute de l'Empire mongol.

La moitié de l'expansion mongole

La force vitale de l'empire mongol résidait dans la réussite de ses conquêtes. Gengis Khan l'a compris et a donc presque continuellement trouvé de nouveaux ennemis à combattre pour son empire. De la Chine au Moyen-Orient, les Mongols envahissent, remportent de grandes victoires et pillent les terres nouvellement conquises. Dès lors, leurs sujets payaient un tribut à leurs chefs mongols, en échange de la tolérance religieuse, de la protection et de leur vie. Mais sans conquêtes, les Mongols stagnent. Pire que l'absence de conquêtes, les défaites mongoles au cours de la seconde moitié du 13e siècle ont révélé au monde que même les infâmes guerriers mongols pouvaient être vaincus au combat.

Fig 2 : Deux samouraïs japonais se dressent victorieux sur des guerriers mongols tombés au combat, tandis que la flotte mongole est ravagée par les "Kamikaze" à l'arrière-plan.

À partir de Gengis Khan et jusqu'à la chute de l'Empire mongol, les Mongols n'ont jamais réussi à envahir l'Inde. Même à son apogée au XIIIe siècle, la puissance concentrée du khanat de Chagatai n'a pas pu conquérir l'Inde. Le climat chaud et humide de l'Inde y est pour beaucoup, car les guerriers mongols tombent malades et leurs arcs perdent de leur efficacité. En 1274 et 1281, Kubilaï Khan, de la dynastie chinoise des Yuan, ordonne deux invasions amphibies de grande envergure du Japon, mais de puissantes tempêtes, aujourd'hui appelées "Kamikaze" ou "Vent divin", ravagent les deux flottes mongoles. Faute d'expansion réussie, les Mongols sont contraints de se replier sur eux-mêmes.

Luttes intestines au sein de l'empire mongol

Depuis la mort de Gengis Khan, des luttes de pouvoir existaient entre ses fils et ses petits-fils pour le pouvoir ultime sur l'Empire mongol. Le premier débat pour la succession a abouti pacifiquement à l'ascension d'Ogedei Khan, le troisième fils de Gengis avec Borte, en tant qu'empereur Khagan. Ogedei était un ivrogne et s'est livré à toutes les richesses de l'empire, créant une capitale merveilleuse mais extrêmement coûteuse appelée Karakorum. Après sa mort, la succession fut encore plus tendue. Des luttes politiques intestines, défendues par l'épouse de Tolui Khan, Sorghaghtani Beki, ont conduit à l'ascension de Mongke Khan en tant qu'empereur jusqu'à sa mort en 1260 .

Mongke Khan sera le dernier véritable empereur khagan d'un empire mongol unifié. Immédiatement après sa mort, ses frères Kubilaï Khan et Ariq Böke ont commencé à se battre pour le trône. Kubilaï Khan a remporté le concours, mais son frère Hulegu et Berke Khan l'ont à peine reconnu comme le véritable dirigeant de l'Empire mongol. En fait, Hulagu Khan de l'Ilkhanat et Berke Khan de la Horde d'or étaient trop occupés à se battre entre eux à l'ouest. Les luttes intestines, les divisions et les tensions politiques des Mongols ont duré jusqu'à la chute des derniers khanats mineurs, des siècles plus tard.

Assimilation et déclin de l'empire mongol

Outre les querelles intestines, les Mongols tournés vers l'intérieur cherchaient de nouveaux moyens de consolider leur règne pendant les périodes tumultueuses. Dans de nombreux cas, cela s'est traduit par des mariages mixtes et l'adoption de religions et de coutumes locales, ne serait-ce qu'au premier degré. Trois des quatre principaux khanats (Horde d'or, Ilkhanate et Chagatai Khanate) se sont officiellement convertis à l'islam pour satisfaire leurs populations majoritairement islamiques.

Avec le temps, les historiens pensent que cette tendance accrue à l'assimilation des Mongols a conduit à l'abandon généralisé de ce qui avait fait le succès initial des Mongols. Ne se concentrant plus sur le tir à l'arc à cheval et la culture nomade des steppes, mais plutôt sur l'administration des peuples sédentaires, les Mongols devinrent moins efficaces au combat. De nouvelles forces militaires ont rapidement triomphé des Mongols, ce qui a entraîné l'arrêt de l'expansionnisme mongol et le déclin de l'Empire mongol.

La peste noire et le déclin de l'empire mongol

Au milieu du XIVe siècle, une peste mortelle très contagieuse s'est répandue dans toute l'Eurasie. Les historiens estiment que cette peste mortelle a tué entre 100 et 200 millions de personnes entre la Chine et l'Angleterre, dévastant tous les États, les royaumes et les empires sur son passage. L'empire mongol a un lien sombre avec la peste appelée la peste noire.

Fig 3 : Art représentant l'enterrement des victimes de la peste noire dans la France médiévale.

Les historiens pensent que les qualités mondialisées de l'Empire mongol (la route de la soie revitalisée, les vastes routes commerciales maritimes, l'interconnexion et l'ouverture des frontières) ont contribué à la propagation de la maladie. En effet, avant sa chute, l'Empire mongol avait des liens avec à peu près tous les coins de l'Eurasie. Bien qu'ils se soient installés et assimilés dans de nouveaux territoires plutôt que de se battre, les Mongols ont mûri pour étendre leur influence par le biais d'alliances pacifiques et d'échanges commerciaux. L'interconnexion accrue résultant de cette tendance a ravagé la population de l'Empire mongol, déstabilisant le pouvoir mongol dans chaque khanat.

Les Mamelouks

Un autre exemple significatif de l'arrêt de l'expansionnisme mongol se trouve dans le Moyen-Orient islamique. Après que Hulagu Khan a détruit la capitale du califat abbasside lors du siège de Bagdad en 1258, il a continué à faire pression sur le Moyen-Orient sous les ordres de Mongke Khan. Sur les rives du Levant, les Mongols ont affronté leurs plus grands ennemis : les Mamelouks.

Fig 4 : Art représentant un guerrier mamelouk à cheval.

Ironiquement, les Mongols ont été en partie responsables de la création des Mamelouks. Lors de la conquête du Caucase des décennies auparavant, les chefs de guerre mongols ont vendu les peuples caucasiens capturés comme esclaves aux États du monde islamique, qui ont à leur tour créé la caste des esclaves-guerriers mamelouks. Les Mamelouks avaient donc déjà l'expérience des Mongols et savaient à quoi s'attendre. Lors de la fatidique bataille d'Ain Jalut en 1260, les mamelouks rassemblés du sultanat mamelouk ont vaincu les Mongols au combat.

Déclin des Mongols en Chine

La dynastie Yuan de la Chine mongole a été à un moment donné le plus fort des khanats, un véritable empire à part entière. Kubilaï Khan réussit à renverser la dynastie Song dans la région et réussit la tâche difficile de convaincre le peuple chinois d'accepter les dirigeants mongols. La culture, l'économie et la société chinoises ont prospéré, pendant un certain temps. Après la mort de Kubilaï, ses successeurs abandonnent ses réformes sociales et ses idéaux politiques, se tournant plutôt contre le peuple chinois et vers des vies de débauche. Après des décennies de conflits et la destruction par la peste noire, même le plus puissant des khanats mongols a décliné dans une relative obscurité.