Bouddhisme Zen

Le bouddhisme zen : Définition

Lebouddhisme zen est une école de pensée au sein du bouddhisme mahayana qui se concentre sur plusieurs domaines essentiels, notamment la méditation, l'illumination, l'esthétique, une relation entre la vie quotidienne et la nature, et la pensée intuitive. Aujourd'hui, le bouddhisme zen est généralement associé au Japon.

Le bouddhisme : Racines

Lebouddhisme est né en Inde entre le 6e et le 4e siècle avant notre ère. Certains le décrivent comme une religion. D'autres le décrivent comme une tradition philosophique et éthique, car il n'y a pas de divinités au sens occidental du terme.

Fig. 1 - Bouddha et son assistant lors des derniers jours de Bouddha, à l'est de Java. Source : Wikipedia Commons (licence Creative Commons Attribution 2.0 Generic).

Le bouddhisme est né de la vie et des enseignements du prince Siddhartha Gautama (563-483 av. J.-C.).

• SiddharthaGautama était un prince qui vivait dans l'actuel Népal. Il a fini par renoncer à ses biens matériels et s'est rendu en Inde, bien qu'il soit né dans un milieu privilégié. Siddhartha s'est engagé sur la voie de la croissance spirituelle et philosophique et s'est transformé en enseignant religieux itinérant. Il a exploré de nombreuses idées essentielles sur l'existence, comme la question de la souffrance. Finalement, il est devenu illuminé, d'où le nom de Bouddha, après une méditation prolongée sous un arbre Bodhi. À l'âge de 80 ans, il est mort, mais ses enseignements demeurent.

Aujourd'hui, le bouddhisme est l'une des religions vivantes les plus célèbres au monde. Elle est répandue dans de nombreuses régions d'Asie et est pratiquée dans le monde entier. Ses adeptes dépassent le demi-milliard de personnes.

Bouddhisme et bouddhisme zen

Il existe trois principaux types de bouddhisme.

Le bouddhisme zen et le bouddhisme : Croyances

Le bouddhisme est une tradition complexe qui comporte de nombreux concepts et croyances essentiels. En voici quelques-uns :

Le bouddhisme zen : Principes

Les adeptes du bouddhisme zen souscrivent aux croyances religieuses centrales du bouddhisme mentionnées ci-dessus, mais ils mettent également l'accent sur des idées liées au confucianisme et au taoïsme, d' anciennes écoles de pensée chinoises.

Voici quelques-uns des principes essentiels :

• les pratiques spirituelles comme la méditation (zazen) ;
• la négation de l'ego comme chemin vers l'éveil ;
• le lien entre l'attachement au monde physique et la souffrance ;
• l'illusion de la perception humaine
• l'acceptation de la réalité actuelle pour la dépasser ;
• la concentration sur le moment présent ;
• le développement de qualités morales positives telles que la compassion ;
• la croyance que le monde est en constante évolution ;
• le travail et la vie quotidienne, y compris le nettoyage et la cuisine, pour cultiver les qualités intérieures.

Fig. 2 - Les pins, par Tohaku Hasegawa, peinture au lavis d'encre, 16e siècle. Source : Musée national de Tokyo, Wikipedia Commons (domaine public).

L'esthétique du bouddhisme zen

L'esthétique zen a pris de nombreuses formes au Japon :

• La flore(rocailles, bonsaïs, arrangement floral ikebana ) ;
• La calligraphie ;
• Peinture à l'encre traditionnelleSumi-e
• Cérémonies du thé ;
• Kyudo (tir à l'arc) ;
• Poésie ;
• Musique traditionnelle.

Wabi-Sabi

L'esthétique d'inspiration zen signifie que l'imperfection et la mutabilité peuvent toujours être perçues comme étant belles. Dans la nature, cette idée peut s'exprimer de la manière suivante :

• l'asymétrie ;
• la simplicité ;
• les signes de vieillissement et d'autres types d'impermanence.

Ces qualités esthétiques suscitent une réaction, par exemple un sentiment de nostalgie et d'isolement. Pourtant, ces qualités permettent de comprendre les limites du monde physique et d'en atteindre la libération. Par conséquent, ces caractéristiques apparemment négatives sont positives du point de vue du bouddhisme mahayana.

Fig. 3. Calligraphie japonaise réalisée par le poète Hirose Gyokusō, 19e siècle. Source : Wikipedia Commons (domaine public).

La calligraphie

Comme le bouddhisme Chan, venu de Chine et devenu Zen, la calligraphie a également voyagé vers le Japon depuis la Chine. Certains des premiers maîtres calligraphes identifiables remontent au 4ème siècle, avec des racines encore plus anciennes. La tradition calligraphique du Japon est apparue vers le 12e siècle, à la fin de la période Heian (794 à 1185).

Il existe de nombreux styles et écoles de calligraphie, notamment :

La relation entre la calligraphie et la pensée zen est réciproque. Par exemple, un calligraphe ne peut pas repeindre sur une seule œuvre, il doit donc s'attacher à délivrer la fluidité du mouvement lorsqu'il exécute un coup de pinceau. Si l'esprit est clair, le corps canalise automatiquement les qualités spirituelles nécessaires pour peindre des lettres ou des caractères. Les moines japonais pratiquent la calligraphie à des fins de méditation, notamment pour perfectionner un cercle, ensō, qui symbolise l'illumination. Il existe également des liens entre différentes pratiques esthétiques d'inspiration zen, comme l'utilisation de la calligraphie pour calmer son esprit avant une cérémonie du thé.

La peintureSumi-e

Comme la calligraphie, la peinture japonaise traditionnelle sumi-e est liée au bouddhisme zen. Et comme la calligraphie, ce style de peinture utilise des pinceaux et de l'encre noire. Le sumi-e est minimaliste et harmonieux. Ses traits sont aussi cruciaux que le sujet de l'image. Le sumi-e peut être utilisé comme pratique méditative.

Jardins de pierres

Les jardins de rocaille traditionnels (jardins zen ou jardins secs) ont été développés dans des cadres religieux au Japon, tels que les monastères et les terrains des temples. La ville de Kyoto (alors appelée Heian-kyō), capitale du Japon pendant la période Muromachi (Ashikaga) (1336-1573), a donné naissance à la forme classique de ces jardins. À l'époque, leur but était d'afficher le caractère sous-jacent de la nature. Les jardins rocheux étaient également utilisés à des fins méditatives. Les moines pouvaient s'asseoir à un endroit, comme le porche Hojo, et méditer car ces jardins étaient destinés à être vus d'un seul point de vue.

Cérémonies du thé

La cérémonie du thé japonaise , également connue sous le nom de voie du thé (chadō), est une autre coutume essentielle liée au bouddhisme zen. Cependant, les cérémonies du thé sont généralement destinées aux collègues, aux amis et à la famille et ne comportent pas d'aspects religieux formels.

La cérémonie du thé utilise généralement de la poudre de matcha pour préparer le thé vert.

Certains font remonter l'histoire du thé au Japon au 9ème siècle. Le penseur et maître de thé du 16e siècle, Maître Sen no Rikyū, a considérablement influencé la façon dont le thé était pratiqué.

Fig. 4 - Cérémonie du thé, de la série Daily Life of Tokyo Women, par Kunichika Toyohara, 1883. Source : Los Angeles Museum of Art, Wikipedia Commons (domaine public).

Le bouddhisme zen et le shintoïsme

La religion indigène du Japon, le shinto, met l'accent sur le pouvoir de la nature et des ancêtres. Shinto signifie "la voie des dieux (esprits)".

Ses pratiquants croient que tout ce qui existe dans ce monde est imprégné de son esprit, même les pierres.

Les Japonais suivent souvent les éléments à la fois du bouddhisme et du shinto appelés Shinbutsu-shūgō . Ce type de syncrétisme s'exprime de plusieurs façons :

• la fusion d'idées et de croyances ;
• le fait de dédier des sanctuaires à la fois aux esprits shinto (kami) et aux bouddhas ;
• une terminologie commune ;
• participation à des fêtes importantes pour les deux pratiques religieuses.