Échange colombien

Christophe Colomb et la définition de l'échange colombien

La plupart des historiens commencent à consigner la conquête, la colonisation et l'interaction entre les peuples des Amériques et de l'Europe avec le premier voyage de Christophe Colomb en 1492. Bien qu'il existe des preuves que d'autres explorateurs européens aient pu découvrir les continents avant le voyage de Christophe Colomb, ce n'est qu'après ses exploits que l'Europe, en particulier l'Espagne, a conservé un intérêt économique marqué pour ce que l'on appellerait le "Nouveau Monde".

Fig. 1 Gravure d'un portrait de Christophe Colomb

Un explorateur et marin italien, Christophe Colomb, est engagé par le roi Ferdinand II et la reine Isabelle Ire d'Espagne pour trouver un passage vers les îles aux épices en Inde et en Asie qui ne soit pas contrôlé ou dominé par les Portugais. Colomb, naviguant vers l'ouest en 1492, a traversé l'océan Atlantique, atterrissant dans ce que l'on appelle aujourd'hui les Caraïbes.

Ses premières interactions avec les peuples indigènes sont prudentes, mais Colomb veut poursuivre l'exploration économique de la région.

Fig. 2 Colomb débarquant à Hispaniola en 1492

À son retour en Espagne, il convainc le roi et la reine de l'intérêt de poursuivre l'exploration de la région et de s'engager dans le commerce, voire la conquête, des peuples indigènes. Le commerce - volontaire ou involontaire - de chaque nouvelle plante, animal, bien ou marchandise, idée et maladie au cours du siècle qui a suivi le premier voyage de Colomb est un processus que les historiens appellent l'échange colombien.

Le début de l'échange colombien

À l'exception d'une petite minorité d'explorateurs européens atypiques, il n'y avait eu que très peu, voire aucune interaction entre les peuples, la flore et la faune des continents nord et sud-américains et leurs homologues d'Europe, d'Afrique et d'Asie depuis que le pont terrestre géologique de Béring, qui reliait les continents, avait été submergé il y a environ 10 000 ans. Les plantes, les animaux et la culture humaine se sont donc adaptés et ont évolué en fonction de leur environnement unique au cours de cette période.

Cette séparation au cours de milliers d'années a créé des gammes de biodiversité véritablement uniques dans presque tous les aspects de la vie végétale et animale.

Effets de l'échange colombien

L'échange colombien a vu l'échange de nombreuses plantes, animaux, épices, minéraux et marchandises entre l'Ancien et le Nouveau Monde, mais il y avait un côté plus sombre - l'échange de maladies a décimé une grande partie des populations indigènes d'Amérique du Nord et d'Amérique du Sud. Explorons cet échange, avant d'en examiner les autres effets.

Fig. 3 Colomb prenant possession des lieux

L'échange colombien et la maladie

Les historiens se sont penchés sur les raisons pour lesquelles les Européens ont pu conquérir le Nouveau Monde avec une relative facilité. Il existe des théories sur la suprématie militaire et technologique, la supériorité diplomatique et économique, et d'autres points de vue. Toutes ces théories s'appuient sur des preuves, mais aucune ne peut expliquer complètement comment la conquête européenne s'est faite si rapidement.

Lamaladie a été un facteur énorme qui a affaibli les peuples indigènes d'Amérique du Nord et du Sud face à la conquête européenne. On estime que les maladies transportées de l'Ancien au Nouveau Monde par les envahisseurs européens ont tué environ 90 % des peuples indigènes des Amériques, qui n'étaient pas immunisés contre les germes qui infestaient l'Europe, l'Asie et l'Afrique depuis des siècles.

• Le plus grand tueur était la variole, qui se propageait par contact humain direct. L'épidémie qui a frappé la capitale aztèque de Tenochtitlan en 1520 avait commencé sur l'île d'Hispaniola deux ans plus tôt et s'était propagée au Mexique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud.
• L'une des raisons pour lesquelles le conquérant espagnol Francisco Pizarro s'est emparé si rapidement de l'empire inca est que la maladie avait anéanti leur société juste avant son arrivée.
• La grippe, la rougeole et d'autres maladies ont contribué à la destruction des sociétés indigènes.

Fig. 4 La tragédie de la variole

Les statistiques, même les estimations prudentes, sont stupéfiantes. Lorsque Christophe Colomb a débarqué à Hispaniola en 1492, environ un million d'indigènes y résidaient. Cinquante ans plus tard, seuls 500 d'entre eux étaient encore en vie. Selon certaines estimations, cinq à dix millions d'indigènes habitaient le centre du Mexique avant Cortez et les Espagnols. À la fin des années 1500, il en restait moins d'un million^.2

L'échange colombien : animaux, plantes et nourriture

Bien que mortel et influent, l'échange de maladies n'était qu'une partie d'un transfert mutuel plus large de plantes et d'animaux qui résultait directement des voyages des explorateurs et des colons vers le Nouveau Monde.

• L'agriculture végétale du Nouveau Monde - en particulier le maïs, les haricots, les courges, les tomates et les pommes de terre - était plus nutritive et pouvait être cultivée en plus grandes quantités que celles de l'Ancien Monde, telles que le blé et le seigle.

• En revanche, les Amériques comptaient peu d'animaux domestiqués plus grands que les chiens et les lamas. Au cours du siècle, les peuples autochtones ont appris à élever et à consommer des animaux domestiqués par les Européens, tels que les bovins, les porcs et les moutons.

Les Européens se sont habitués à planter et à manger des cultures américaines. Par conséquent, le régime alimentaire des deux peuples a changé. L'une des conséquences est le doublement de la population mondiale au cours des siècles suivants grâce à l'amélioration de la nutrition et de la production alimentaire.

Le tabac, le sucre et les chevaux

L'échange de trois autres marchandises a considérablement changé les Européens et les Amérindiens. Aux Amériques, les Européens ont découvert le tabac - fumer et mâcher du tabac est rapidement devenu populaire dans l'Ancien Monde. La culture du tabac a ensuite constitué la base des premières colonies anglaises du Nouveau Monde.

Fig. 5 Culture du tabac à Jamestown 1615

Dans le sens inverse, la canne à sucre d'Afrique a été importée dans le Nouveau Monde. Florissante dans les climats tropicaux d'Amérique du Sud et des Caraïbes, l'expansion de cette culture allait conduire à l'utilisation massive de main-d'œuvre asservie dans le Nouveau Monde.

Bien que ces plantes aient été essentielles, l'introduction des chevaux a eu un impact considérable sur certaines cultures indigènes du Nouveau Monde ; les Espagnols ont apporté avec eux les premiers chevaux que les Américains aient jamais vus. Certains se sont échappés ou ont été volés ; ces chevaux ont été échangés vers le nord à travers le Mexique jusqu'aux Grandes Plaines d'Amérique du Nord, où des tribus comme les Apaches, les Comanches, les Sioux et les Blackfeet ont fini par faire du cheval le point central de leur société.

Carte des échanges colombiens

Il est important de comprendre la variété des biens, des maladies et des animaux échangés entre l'ancien et le nouveau monde. Le tableau ci-dessous donne un aperçu de ces échanges.

Fig. 6 Les voyages de Christophe Colomb

1. Christophe Colomb, Journaux et autres documents sur la vie et les voyages de Christophe Colomb, traduit par Samuel Eliot Morrison, 72-72, 84.

2. Crosby, A. W., McNeill, J. R., & von Mering, O. (2003). The Columbian Exchange. Praeger.