Réalism et Globalisation

Réalisme et mondialisation - définition

Pour comprendre la perspective réaliste de la mondialisation, nous devons comprendre ce que ces termes signifient. La mondialisation est un terme utilisé pour décrire l'interconnexion croissante des États sur les plans économique, culturel et politique. Elle se traduit par la circulation transfrontalière des personnes, de l'argent, des biens et des services, et par la création d'organisations internationales non gouvernementales telles que les Nations Unies et la Banque mondiale.

L'interconnexion, ou l'interdépendance, est une caractéristique clé de la mondialisation. Elle fait référence au concept d'influence mutuelle et de vulnérabilité entre deux ou plusieurs États, dans lequel les décisions prises dans un État ont des conséquences dans un autre et vice-versa.

Leréalisme est une théorie qui prétend observer et examiner les affaires du monde telles qu'elles sont, et non telles que nous voudrions qu'elles soient, indépendamment des croyances morales. Le réalisme considère les États-nations comme les principaux acteurs de la scène internationale, car il n'existe pas de puissance souveraine internationale régissant tous les États, ce qui crée ce que l'on appelle un système anarchique. Le réalisme met également l'accent sur le caractère égoïste de la nature humaine, faisant du pouvoir et de l'intérêt personnel les objectifs centraux de tous les États.

Approche réaliste des relations internationales

La pensée réaliste remonte aux environs de 420 av. J.-C. dans l'"Histoire de la guerre du Péloponnèse" de Thucydide et n'a cessé d'être identifiée dans les écrits des philosophes, de Machiavel à l'époque de la Renaissance à Thomas Hobbes en 1651. Cependant, le terme "réalisme" a été associé à la théorie réaliste par des personnalités telles que Hans J. Morgenthau au milieu des années 1940.

Fig. 1 Dr. Hans Morgenthau

Il n'existe pas de puissance internationale souveraine qui gouverne tous les États à l'unanimité. Par conséquent, le système international est dans un état d'anarchie, où chaque État essaie de satisfaire ses propres intérêts et d'acquérir plus de pouvoir. Parfois, les États essaient aussi d'empêcher d'autres États de devenir trop puissants, car cela pourrait contredire leurs intérêts et leur souveraineté nationale. C'est ce qu'on appelle l'équilibre des pouvoirs . Parallèlement, un système d'entraide fonctionne également, dans lequel les États doivent compter sur leurs propres ressources, militaires et autres, pour assurer leur sécurité et poursuivre leurs propres intérêts.

La menace d'un conflit est toujours présente en raison d'intérêts contradictoires. Les États essaient généralement de parvenir à leurs fins par la diplomatie pacifique, la coopération et la coercition, mais des désaccords surviennent toujours.

Fig. 2. Des représentants de l'Europe, de la Chine, de l'Iran et des États-Unis se sont réunis à Vienne en 2015 pour discuter de l'accord sur le nucléaire iranien.

Le néoréalisme

Alors que le monde se remettait de la Seconde Guerre mondiale, les taux de mondialisation ont augmenté, entraînant des changements dans le système international. Après la guerre, les États-Unis et la Russie étaient les principales puissances mondiales, mais depuis, l'équilibre des pouvoirs est réparti entre de multiples États, tels que la Chine, l'Inde et le Royaume-Uni. En d'autres termes, notre système international est désormais davantage une multipolarité.

Kenneth Waltz a développé la théorie du néoréalisme qui, selon lui, pouvait expliquer plus précisément la politique mondiale contemporaine. Il ne s'agissait pas d'une rupture avec le réalisme classique, mais plutôt d'un désaccord sur ce qui pousse les États à se comporter comme ils le font.

Réalisme et mondialisation - exemples

Environ 40 % du gaz et 30 % du pétrole consommés par les pays européens sont importés de Russie, ce qui en fait le premier fournisseur de l'Europe. Ces approvisionnements font tourner les industries européennes, chauffent les maisons et alimentent les véhicules. La Russie dépend également du commerce avec l'Europe, car les exportations de pétrole et de gaz représentent environ 40 % de ses revenus annuels. Ces pays sont interdépendants et peuvent s'en servir pour s'influencer mutuellement. Un exemple récent est la menace de la Russie d'interrompre les livraisons de gaz aux pays qui refusent de payer en roubles, la monnaie russe, comme elle l'a déjà fait avec la Pologne et la Bulgarie.

Fig. 3 Destinations des exportations de pétrole russe

L'Union européenne a mis en garde les entreprises contre cette éventualité, créant ainsi une vulnérabilité mutuelle pour tous les États concernés. Si la Russie interrompt ses exportations, les pays européens auront du mal à trouver une alternative au gaz russe, et la Russie perdra une grande partie de ses revenus annuels. Ces deux événements affecteront directement les Européens et les Russes ordinaires.

Importance du réalisme dans les relations internationales

De nombreux chercheurs réalistes affirment que le réalisme est essentiel pour comprendre les relations internationales et les processus tels que la mondialisation, tandis que d'autres ne sont pas d'accord. Le tableau ci-dessous présente quelques-unes des forces et des faiblesses de cette théorie dans les relations internationales.

Points de vue réalistes sur la mondialisation

En général, les réalistes considèrent la mondialisation comme un développement négatif. Cela est principalement dû à leur pessimisme à l'égard de la nature humaine. Dans l'état actuel des choses, les États sont toujours les principaux acteurs sur la scène internationale anarchique. Les organisations internationales telles que les Nations Unies et même l'Union européenne sont encore considérées comme largement inefficaces, car leurs membres sont des États ayant des priorités et des intérêts différents, qui s'opposent parfois directement, comme nous l'avons vu avec l'exemple des États-Unis et de l'Iran. Ces différences entraînent l'indécision et l'inefficacité des réponses communes aux problèmes mondiaux.

Les réalistes pensent que les développements technologiques ont rendu la mondialisation indéniable. Les États continueront à être de plus en plus interconnectés et interdépendants, et ont appris à utiliser la mondialisation pour poursuivre leurs propres intérêts. Les États puissants peuvent y parvenir avec plus de succès, tandis que les États plus petits et moins puissants doivent se contenter de victoires modestes mais significatives. Par exemple, le commerce moderne de biens tels que les ressources naturelles a donné aux consommateurs et aux producteurs une monnaie d'échange. C'est ce que montre l'exemple du gaz russe, acheté et consommé par l'Europe. Les vulnérabilités mutuelles peuvent être utilisées pour contraindre les décisions de politique étrangère d'un État. Conformément à la théorie réaliste, le capitalisme peut alors être considéré comme l'outil ultime qui a permis aux États occidentaux tels que les États-Unis d'utiliser la mondialisation à leur avantage.

Enfin, les réalistes ne croient pas que la mondialisation et sa production d'interconnexions doivent être liées aux modèles contemporains de paix et de coopération. Au contraire, les vulnérabilités mutuelles signifient un niveau de risque plus élevé et un niveau de récompense plus élevé pour les États, ce qui peut conduire à ce que des États puissants dictent la politique internationale. Cela peut conduire à des conflits majeurs lorsque plusieurs États sont impliqués.