Les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale

Chronologie de l'après-guerre

Le paysage économique, social et politique des États-Unis après la Seconde Guerre mondiale est généralement appelé l'après-guerre. Les principaux développements de cette époque sont présentés dans la chronologie ci-dessous.

L'économie américaine après la Seconde Guerre mondiale

Après la guerre, les États-Unis étaient dans une meilleure position économique que n'importe quelle autre nation d'après-guerre. Après tout, ils n'ont participé à la Seconde Guerre mondiale que pendant trois ans sur six. En outre, aucune partie de la guerre ne s'est déroulée aux États-Unis, ce qui signifie que les pertes ont été beaucoup moins importantes que dans les pays européens et que les infrastructures n'ont pas été endommagées. Bien sûr, les États-Unis ont tout de même subi des pertes - on estime à 400 000 le nombre de soldats tués pendant la guerre, l'attaque de Pearl Harbour a été une perte importante et l'Amérique a dû appliquer le rationnement. Mais dans l'ensemble, la situation était bien meilleure que celle des autres nations dans l'après-guerre.

À la fin de la guerre, de nombreuses usines qui s'étaient concentrées sur la production en temps de guerre ont été reconverties dans la production de masse de biens de consommation, désormais avec de nouvelles technologies.

L'expansion de la classe moyenne dans des emplois bien rémunérés signifiait qu'il y avait plus de gens avec plus d'argent à dépenser, qu'ils utilisaient pour acheter des biens de consommation de luxe. De même, deux des plus grands syndicats de travailleurs, la Fédération américaine du travail (AFL) et le Congrès de l'organisation industrielle (CIO), ont fusionné et ont commencé à organiser des actions industrielles à grande échelle, offrant aux travailleurs de meilleurs salaires et donc plus d'argent à dépenser.

Fig. 1 - Grève des travailleurs de l'AFL-CIO au Texas, 1967

Cette vague de consommation a également offert des opportunités d'emploi à ceux qui revenaient du service militaire. Le GI Bill de 1944 (également connu sous le nom de Servicemen's Readjustment Act) a été un facteur clé qui a empêché environ 15 millions d'anciens combattants américains de se retrouver au chômage à leur retour. Cette loi :

• Fournissait des soins médicaux.

• Offrait une assistance gouvernementale pour aider les vétérans à acheter des maisons.

• Aide à l'éducation, en offrant des frais de scolarité, des fournitures, etc.

Ce dernier point a été très important, puisque près de 8 millions d' anciens combattants ont obtenu des qualifications en 1956.

Changements sociaux après la Seconde Guerre mondiale

Grâce à la nouvelle prospérité économique des États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, le niveau de vie et l'accès aux opportunités des Américains ont considérablement augmenté (à quelques exceptions près).

Conditions de travail

En 1959, la grande majorité de la population américaine disposait d'une pension privée. En outre, la semaine de 40 heures et les congés payés ont été introduits à cette époque, et le nombre de destinations et de parcs de vacances nationaux a augmenté.

Le foyer

Outre les changements dans la société en général, la période d'après-guerre a également été marquée par des changements à la maison. De nombreuses familles ont quitté la ville et se sont installées en banlieue pour mener une vie plus tranquille. En 1960, environ un tiers de la population vivait en banlieue, attirée par des prix immobiliers et des taux d'intérêt plus bas. Une plus grande prospérité et le retour des soldats de la guerre ont entraîné un"baby-boom" dans la période d'après-guerre.

D'immenses lotissements ont vu le jour à la périphérie des villes, dont celui de William Levitt à Long Island, appelé"Levittown".

Fig. 2 - Vue aérienne de Levittown, Pennsylvanie

Le rôle des femmes

L'effort de guerre a permis à de nombreuses femmes d'entrer dans le monde du travail pour la première fois en raison des besoins accrus en main-d'œuvre. Cependant, à la fin de la guerre, les femmes ont quitté le marché du travail dès qu'elles y sont entrées, laissant la place aux anciens combattants pour reprendre leur emploi. C'est ainsi qu'est apparue l'idée de la "femme idéale", qui se concentrait sur le mariage, les enfants et les tâches domestiques.

Cependant, toutes les femmes n'étaient pas satisfaites d'avoir connu la liberté pendant la guerre et d'être confinées à la maison à la fin de celle-ci. L'insatisfaction des femmes de l'après-guerre a été décrite de façon célèbre dans le best-seller de Betty Friedan, The Feminine Mystique (1963).

La culture américaine de l'après-guerre

Après la guerre, la culture américaine s'est développée de façon nouvelle, rendue possible par la fin de la guerre et les développements technologiques. La radio avait été populaire pendant la guerre, mais la télévision la suivait de près ; de même, l'âge d'or d'Hollywood battait encore son plein dans l'après-guerre. La musique a commencé à changer avec le développement du rock and roll, qui est devenu incroyablement populaire parmi les jeunes.

Les formes d'art telles que la littérature et la musique ont également contribué aux causes sociales et politiques, car les femmes et les Afro-Américains ont commencé à écrire sur leurs expériences et sur le besoin de changement.

Les Afro-Américains

Les Afro-Américains n'ont pas connu la même prospérité que leurs homologues blancs dans l'après-guerre. En 1947, environ 60 % des familles afro-américaines vivaient sous le seuil de pauvreté et, bien que 80 ans se soient écoulés depuis l'abolition de l'esclavage à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la discrimination systématique à l'encontre des Noirs américains s'est poursuivie. Le Sud, en particulier, connaissait encore les lois Jim Crow, qui légalisaient la ségrégation jusqu'à la loi sur les droits civiques de 1964.

Dans l'après-guerre, le mouvement des droits civiques a pris son essor. La chronologie ci-dessous montre quelques événements notables du mouvement.

Le mouvement des droits civiques est le plus grand mouvement de masse de l'histoire des États-Unis et a été un élément clé de la société américaine d'après-guerre, transformant la dynamique raciale de l'Amérique.

Fig. 3 - Marche pour les droits civiques à Washington, 1963

L'immigration aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale

L'immigration était, comme toujours, une situation délicate dans l'Amérique de l'après-guerre. La loi McCarran-Walter de 1952 a maintenu les quotas d'immigration mis en place en 1924, qui étaient très stricts et favorisaient les immigrants d'Europe du Nord et de l'Ouest. Avec l'avènement de la guerre froide, les immigrants ont fait l'objet d'un contrôle plus poussé afin d'écarter les espions soviétiques potentiels.

Paysage mondial de l'après-guerre

Après la guerre, les États-Unis ont abandonné l'isolationnisme, ce qui s'est traduit par leur entrée aux Nations Unies en juin 1945.

L'autre superpuissance issue de la guerre était l'Union soviétique (URSS), et les relations entre ces deux nations allaient dominer les affaires internationales pendant la majeure partie du^20e siècle.

Le 16 juillet 1945, quelques jours avant la conférence de Potsdam où Truman devait rencontrer Joseph Staline, les États-Unis ont réussi à faire exploser leur première bombe atomique. Cela signifiait que les États-Unis avaient le monopole nucléaire (ils possédaient toutes les armes nucléaires du monde), ce qui menaçait l'Union soviétique.

Les tensions entre les États-Unis et l'URSS signifiaient que dès qu'une guerre se terminait, une nouvelle commençait - la guerre froide. Les premières réactions à la menace de l'expansion du communisme ont été les suivantes :

• En 1948, le président Truman a mis en place le plan Marshall pour reconstruire les nations européennes après la Seconde Guerre mondiale afin d'empêcher l'attrait ou l'imposition du communisme.

• En 1949, les États-Unis ont formé l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) pour se défendre contre le communisme.

La guerre froide a consisté en de nombreuses crises et guerres par procuration qui n'ont pris fin qu'avec l'effondrement de l'URSS en 1991. Parmi les événements les plus notables, on peut citer les suivants, mais les États-Unis ont combattu le communisme dans le monde entier.

• Le blocus de Berlin (1948-9).
• La guerre de Corée (1950-3).
• La guerre du Vietnam (1955-75).
• La crise des missiles de Cuba (1962).

La politique de la guerre froide a également été dominée par la course aux armements, c'est-à-dire la volonté constante d'augmenter la quantité et la qualité des armes nucléaires. Après que l'URSS a testé avec succès sa propre bombe atomique en 1949, la course a bel et bien commencé.

La guerre froide aux États-Unis

La peur du communisme a également influencé les événements à l'intérieur du pays. Par exemple, la peur rouge de l' après-guerre a dominé la société américaine, en particulier à travers ce que l'on appelle le maccarthysme. Il s'agissait d'une période d'enquête sur les espions communistes potentiels au sein du gouvernement et d'autres institutions, menée par le sénateur Joseph McCarthy, souvent sans preuve.

Conclusion sur l'après-guerre aux États-Unis

Les années d'après-guerre en Amérique ont marqué un changement important dans la politique gouvernementale, les relations étrangères, ainsi que dans la société et la culture. La politique a été dominée par la guerre froide et les conflits par procuration qui en ont résulté, tandis que sur le plan économique, l'Amérique a commencé à sortir de sa coquille, abandonnant la politique d'isolationnisme.

Sur le plan social, l'après-guerre a marqué l'essor du mouvement des droits civiques, avec des événements tels que le boycott des bus de Montgomery et le discours "I have a dream" de Martin Luther King, qui ont abouti à l'adoption de la loi sur les droits civiques de 1964. De même, le féminisme de la deuxième vague a commencé avec la publication de "La mystique féminine" de Betty Friedan, tandis que la musique a contribué à défendre la cause de la paix dans les années 1960.