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Structure de la villanelle
Les poèmes de villanelle suivent des règles structurelles strictes. Cependant, certains trouvent cela plus libérateur que contraignant ; lorsque le poète se concentre sur les détails techniques, le contenu du poème peut s'écouler de façon plus inconsciente et sans entrave.1 La villanelle utilise également le pouvoir de la répétition pour créer un poème mélodique capable de créer des images puissantes avec des mots.
Examinons en détail la structure des villanelles :
Longueur
Une villanelle comporte 19 vers séparés en cinq tercets (strophes de trois vers), la sixième strophe étant un quatrain (quatre vers). La longueur ou le mètre des lignes individuelles n'est pas limité, ce qui donne aux écrivains une certaine liberté créative dans ce domaine.
Schéma de rimes
Chaque tercet de la villanelle comporte deux rimes répétitives, suivant ainsi un schéma de rimes ABA. La dernière strophe est légèrement différente, puisqu'elle suit un schéma de rimes ABAA.
Refrain
Les villanelles ont deux refrains (vers qui se répètent dans un poème). Le vers 1 est répété aux vers 6, 12 et 18, tandis que le vers 3 est répété aux vers 9, 15 et 19.
La répétition des vers et la rime confèrent une touche de nostalgie au ton, car le locuteur semble revisiter certaines idées ou expressions en les répétant plusieurs fois.
Ces règles peuvent sembler déroutantes à première vue, mais prête attention aux exemples à venir, et les choses deviendront beaucoup plus claires.
Les poètes apportent parfois des modifications mineures à la forme stricte de la villanelle en autorisant des variations dans les refrains.
Signification de la villanelle
À l'origine, le poème de la villanelle était une chanson simple, semblable à une ballade, ce qui était tout à fait à l'opposé de la forme poétique structurée qu'elle prend aujourd'hui. Avant le XVIIe siècle, les poètes écrivaient des villanelles sans schéma de rimes ni refrain ; les poèmes étaient écrits avec le caractère des chansons de danse italiennes et espagnoles qui avaient des thèmes simples et rustiques.
L'origine de la forme moderne de la villanelle que nous connaissons aujourd'hui est souvent contestée par les spécialistes. Cependant, la plupart s'accordent à dire qu'elle a vu le jour en 1606, lorsque le poète français Jean Passerat a publié un poème intitulé "Villanelle (j'ai perdu ma tourterelle)".
La villanelle n'était pas particulièrement populaire jusqu'à ce que les poètes romantiques français découvrent le poème de Passerat et imitent le style dans leur poésie au cours des années 1800. La forme est ensuite devenue populaire en Grande-Bretagne après que les poètes anglais Edmund Gosse et Austin Dobson ont publié des poèmes utilisant la forme moderne de la villanelle.
Bien qu'elles soient d'origine française, la plupart des villanelles ont été écrites en anglais.
De nombreux poètes qui adhéraient au mouvement artistique moderniste méprisaient la villanelle, considérant sa forme esthétique stricte comme une limitation de la créativité. Ce sentiment n'a pas empêché la progression de la forme dans la poésie britannique. En 1951, Dylan Thomas a publié l'une des villanelles les plus célèbres de l'époque, intitulée "Do not go gentle into that good night". La villanelle a atteint un nouveau niveau de popularité avec l'essor du mouvement du Nouveau Formalismedans la poésie américaine qui s'est déroulé à la fin du 20ème siècle.
LeNouveau Form alisme était un mouvement de poésie américaine qui encourageait l'utilisation de la poésie narrative et des vers métriques et rimés. L'idée qui sous-tendait ce mouvement était que la poésie devait rivaliser avec les romans en utilisant les procédés susmentionnés.
Exemples de villanelles
Do not go gentle into that good night" (1951) de Dylan Thomas
Ne va pas doucement dans cette bonne nuit, Lavieillesse devrait brûler et s'extasier à la fin du jour ; Rage, rage contre la mort de la lumière.Bien que les hommes sages à leur fin sachent que l'obscurité est juste,Parce que leurs mots n'ont pas bifurqué, ilsNe va pas doucement dans cette bonne nuit.Lesbons hommes, la dernière vague qui passe, crient combienLeurs frêles actions auraient pu danser dans une baie verte, Ragez, ragez contre la mort de la lumière.Leshommes sauvages qui ont attrapé et chanté le soleil en vol,Et qui apprennent, trop tard, qu'ils l'ont affligé sur son chemin,N'allez pas doucement dans cette bonne nuit.Les hommes graves, près de la mort, qui voient avec une vue aveuglanteLes yeux aveugles pourraient flamboyer comme des météores et être gais, Ragez, ragez contre la mort de la lumière.Et toi, mon père, là sur la triste hauteur,Maudis, bénis-moi maintenant avec tes larmes féroces, je t'en prie.Ne rentre pas doucement dans cette bonne nuit. Rage, rage contre la mort de la lumière.
Le poète gallois Dylan Thomas a écrit ce poème en 1951 en l'honneur de son père vieillissant. Il y encourage les personnes âgées à se lever et à lutter contre leur mort inévitable.
Thomas a choisi de suivre la forme originale de la villanelle en répétant les mêmes vers dans le poème. Le premier refrain est "[r]age, rage contre la mort de la lumière", un vers puissant qui ordonne aux gens de se battre face à la mort. Le deuxième refrain qu'il utilise est "[d]o not go gentle into that good night" et, bien qu'il possède une signification similaire au premier refrain, il est prononcé dans un style plus doux et plus gracieux. Fidèle à la forme poétique, Thomas conclut le dernier quatrain avec les deux mêmes refrains.
Villanelle" (1877) par Edmund Gosse
Ne te contenterais-tu pas de mourir
Quand les fruits à peine suspendus s'accrochent,
Et que l'automne doré passe ?
Sous ce délicat ciel rose-gris,
Tandis que les cloches du coucher du soleil sonnent faiblement,
Ne te contenterais-tu pas de mourir ?
Car les toiles de brume hivernales
De la terre étouffée jaillissent des toiles de brume hivernales,
Et l'automne doré passe.
O maintenant, quand les plaisirs s'évanouissent et s'envolent,
Et que l'espoir s'envole vers le sud,
Ne te contenterais-tu pas de mourir ?
De peur que l'hiver ne vienne, en gémissant
Et que sa cruelle servitude glacée ne s'abatte sur toi,
Quand l'automne doré est passé.
Et toi, avec beaucoup de larmes et de soupirs,
Tandis que la vie tord ses mains gaspillées,
Tu prieras en vain pour qu'on te laisse mourir
Quand l'automne doré sera passé.
Le poème de Gosse de 1877 fait partie des premières villanelles écrites en anglais, ce qui en fait un texte essentiel pour la diffusion et le développement de la forme.
Le poème comprend quelques petites variations par rapport à la forme standard de la villanelle. Le premier refrain "[w]ouldst thou be content to die" n'est pas utilisé dans le quatrain final comme on pourrait s'y attendre dans une villanelle traditionnelle. En outre, le deuxième refrain "[e]t l'automne doré passe ?" est légèrement modifié tout au long du poème ; il est posé comme une question dans certaines strophes, tandis que dans d'autres, le temps est passé du présent au passé. Cependant, malgré ces changements mineurs, le poème reste une villanelle en raison de sa structure globale et de son esthétique.
Conseil de pro : tu as peut-être remarqué que certaines des citations incluses dans cet article commencent par une lettre entre crochets, par exemple, "[w]ouldst thou not be content to die" (ne te contenterais-tu pas de mourir). La citation originale du poème commence par une majuscule, "W", et bien que cela soit grammaticalement correct dans le poème lui-même, cela n'a pas de sens lorsque nous incluons la citation au milieu d'une autre phrase. C'est pourquoi la majuscule est remplacée par une minuscule et placée entre crochets pour bien montrer qu'elle ne fait pas partie de la citation originale. La prochaine fois que tu écriras un essai, tu pourras utiliser cette astuce pour que ton travail soit grammaticalement correct tout en restant fidèle au texte dont tu parles.
The Waking" (1953) de Theodore Roethke
'The Waking' est une villanelle énigmatique qui explore les façons dont la vie peut être appréciée. Roethke utilise des références puissantes à la nature comme représentations de la vie et de la mort.
Roethke respecte scrupuleusement les règles de la villanelle, mais il procède à de petits ajustements dans le deuxième vers qui se répète, "J'apprends en allant là où je dois aller". Au lieu de répéter le vers exactement, Roethke ajuste la phrase initiale en "[a]nd, lovely, learn by going where to go" (et, jolie, j'apprends en allant là où je dois aller).
La villanelle fait appel à deux vers qui se répètent profondément et qui soulignent le concept principal du poème : 'Je me réveille pour dormir, et je prends mon réveil lentement' et 'J'apprends en allant là où je dois aller.' 'Je me réveille pour dormir, et je prends mon réveil lentement' introduit le lecteur au paradoxe (contradiction) de 'se réveiller pour dormir'. Tu pourrais interpréter ce paradoxe comme signifiant qu'il faut toute une vie à une personne pour s'éveiller complètement. 'J'apprends en allant là où je dois aller' indique que c'est par l'expérience de la vie que l'on apprend, et que l'apprentissage ne peut se faire qu'en allant de l'avant.
Pourquoi les écrivains utilisent-ils des villanelles ?
Les villanelles offrent aux poètes une forme unique pour exprimer leurs idées, et il existe diverses autres raisons pour lesquelles les poètes peuvent être attirés par l'écriture sous cette forme.
Les villanelles ne sont pas conventionnelles
Le sujet sur lequel se concentre une villanelle est souvent thématiquement dense et sérieux. La nature répétitive du poème le fait ressortir pour un lecteur, car il a une récitation très mélodique.
Les villanelles offrent un défi audacieux
De nombreux poètes établis ont fait remarquer que les contraintes importantes d'une villanelle en font une forme très difficile à maîtriser. Cependant, si la villanelle est bien exécutée, le lecteur peut se concentrer sur le poème et presque oublier la forme sous-jacente.
Les villanelles aident les poètes à écrire plus librement
Bien que de nombreux poètes s'accordent sur la difficulté d'exécuter la forme de la villanelle, certains poètes trouvent que la forme stricte est une aide pour leur écriture. T. S. Eliot a fait remarquer que "l'utilisation d'une forme très stricte est une aide, parce que vous vous concentrez sur les difficultés techniques de la maîtrise de la forme, et vous permettez au contenu du poème de se libérer de façon plus inconsciente et plus libre".¹
Villanelle - Points clés à retenir
- Une villanelle est un poème à la forme structurelle stricte, composé de cinq tercets suivis d'un quatrain.
- Une villanelle est un bon exemple de forme de vers fixe.
- Les règles structurelles d'une villanelle déterminent la longueur, le schéma de rimes et les refrains du poème.
- La plupart des spécialistes s'accordent à dire que la forme moderne de la villanelle a vu le jour en 1606, lorsque le poète français Jean Passerat a publié "Villanelle".
- La majorité des villanelles ont été écrites en anglais.
1 Anne Ridler. Villanelle pour le milieu du chemin". The Poetry Archive, 1997.
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