Entretien d’embauche : comment bien se préparer aux questions ?
Même s’ils semblent insurmontables au premier abord, les question en entretien d’embauche ne sont techniquement pas censées être une source d’inquiétudes. Lorsque l’on commence les premiers échanges, on peut avoir l’impression de se retrouver sur un parcours de sauts d’obstacles. On a tendance à douter de nos compétences ou être découragé par le nombre de refus que l’on reçoit. Sachez malgré tout que les temps sont durs pour tous et qu’un refus n’a généralement rien à voir avec vos compétences réelles et qu’elles sont purement circonstancielles. C’est la réponse positive qui importe.
Une fois que l’on a passé le processus de sélection des CV et des lettres de motivation et que l’on a reçu une invitation à un entretien d’embauche, il faut commencer à se préparer à certaines des questions les plus courantes. Contrairement à ce que tout le monde pense, il est difficile pour les recruteurs de se réinventer à chaque entretien. Même s’ils auront sûrement des questions propres à un domaine, voici une série de questions que tout employeur voudra d’abord clarifier avec vous.
Votre parcours : les questions les plus courantes en entretien d’embauche
Comme ces questions sont très courantes, votre futur employeur s’attendra probablement à ce que vous puissiez y répondre sans hésitation. Alors assez parlé et rentrons dans le vif du sujet :
Parlez-moi de vous.
Il s’agit d’une question classique, mais ne vous lancez pas dans un monologue sur votre paquet de céréales préféré quand vous étiez enfant. Vous pouvez donner quelques informations brèves, mais orientez plutôt la conversation dans le sens qui vous arrange, soit vers vos connaissances. C’est le moment parfait pour présenter rapidement toute expérience pertinente qui vous rendrait apte à occuper le poste. Si vous venez de terminer vos études, vous pouvez parler de votre parcours et de vos expériences.
Pourquoi voulez-vous cet emploi ? Qu’est-ce qui vous a incité à y postuler ?
Toute question de ce type tend à tester votre expérience et votre connaissance de l’entreprise à laquelle vous postulez. Il est judicieux de faire des recherches en amont sur l’entreprise (par exemple, sur LinkedIn) et de démontrer comment vos connaissances et votre expérience professionnelle antérieure vous donnent les clés pour répondre aux besoins du poste. La meilleure façon de répondre à cette question est d’établir des liens directs : « Mon travail précédent dans le domaine XZY m’a appris à être XZY. Sachant que c’est précisément ce que recherche votre entreprise, je suis convaincu que mon expérience y contribuerait tout à fait. »
Pourquoi quittez-vous/avez-vous quitté votre emploi précédent ?
Cette question peut être délicate. N’essayez pas de passer pour un saint qui a été terriblement lésé dans son précédent lieu de travail si ce n’est pas la vérité, car la manière dont vous présentez les choses va déterminer votre profil en tant que collaborateur et professionnel . Vous ne devez pas mentir, mais il serait sage de garder une attitude positive et orientée vers l’avenir. À titre d’exemple, on peut dire que l’on a quitté un emploi en raison de conditions épouvantables et être parfaitement honnête à ce sujet lors d’entretiens d’embauche subséquents. Le fait de quitter un emploi ne sera pas forcément mal perçu : les individus passent à autre chose, leurs objectifs changent et il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter à ce sujet. Cependant, si vous avez eu du mal à garder un emploi, votre interlocuteur voudra certainement en savoir plus.
Si vous avez été licencié de votre ancien emploi, il faut en parler ouvertement. Les circonstances de votre licenciement influeront sur la façon dont vous répondrez à cette question. Si vous avez été licencié en raison d’une réduction des effectifs ou d’une externalisation, répondre de façon optimiste sera préférable : « C’était malheureux, mais inévitable. Cependant, je suis reconnaissant d’avoir appris tant de choses là-bas et d’avoir fait du bon travail, comme le suggèrent mes références. » En revanche, si vous avez été licencié pour une erreur que vous avez commise, soyez également honnête à ce sujet, mais concentrez-vous sur les leçons que vous en tirez et comment cela vous aidera à être un meilleur employé.
Quelles sont vos attentes salariales ?
Ce point peut aller dans un sens ou dans l’autre, mais dans l’idéal, il faut consulter des fourchettes de salaires en ligne en amont. L’usage d’un simple calculateur de salaire vous permettra d’avoir une idée de la fourchette dans laquelle vos qualifications se situent. Trouvez un équilibre entre se sous-estimer et viser trop haut au risque de voir l’opportunité nous passer sous le nez. Il faut aussi déterminer si le salaire est versé sur une base mensuelle ou sur un taux horaire. Ce dernier présente moins d’avantages (comme l’absence d’assurance maladie ou la Sécurité sociale), même si vous avez la garantie que vos heures supplémentaires seront payées.
Les questions classiques pour déterminer si vous êtes le candidat idéal pour le poste
Les questions ci-dessus sont faciles, car elles portent sur votre vie et vos intentions, mais certaines « faciles » peuvent ne pas l’être tant que ça. Dans certains cas, même les questions ouvertes ont une réponse presque « idéale » (ou du moins ce que votre interlocuteur veut entendre). Voici sur quoi vous pourriez tomber :
Quelle est votre plus grande force ?
Non, n’allez pas dire que vous êtes du genre à relever et à réussir tous les défis du monde. Même si c’est le cas, c’est le genre de formule réchauffée qui ne veut pas dire grand-chose. Même si c’est l’occasion parfaite pour vous de montrer vos forces, il serait judicieux d’orienter vos propos dans un sens en particulier. Lorsque vous parlez de vos plus grandes forces, concentrez-vous sur les qualités qui vous qualifient pour le poste convoité : les actes valent mieux que les paroles (je déteste cette phrase, mais on ne peut pas nier sa véracité). On peut utiliser la méthode STAR (situation, tâche, action, résultat) pour montrer comment nos qualités correspondent aux objectifs à long terme de l’entreprise dans laquelle on souhaite postuler.
Imaginez que vous postuliez pour un poste dans une société d’édition de logiciels : votre connaissance de l’informatique est votre plus grand atout. Selon le poste pour lequel vous postulez, vous aurez besoin de parler d’une situation spécifique dans laquelle vous avez usé de vos compétences. Si vous voulez être le nouveau développeur de l’entreprise, il peut être malin de donner un exemple d’un morceau de code que vous avez écrit ou le débogage d’une ligne de code. Expliquez la raison derrière vos actions et les résultats positifs qui en ont résulté. Nul besoin de mentionner la fois où vous avez passé 6 h à piquer une colère sur un code compliqué pour découvrir qu’une virgule avait été remplacée par un point.
Quelle est votre plus grande faiblesse ?
Encore une fois, ce n’est pas le moment de dire que vous travaillez un peu trop dur, que vous êtes un peu trop enthousiaste sur les projets et que vous souffrez d’une forme aiguë de perfectionnisme. Même si c’est vraiment le cas, cela ressemble à des mensonges. Aussi, votre mission ne consiste pas à travailler trop dur et d’être trop enthousiaste, mais plutôt de faire ce que l’on vous demande de faire selon les clauses du contrat (on abordera sous peu le sujet des heures supplémentaires). Quoi qu’il en soit, inutile de prétendre que vous êtes infaillible ou inarrêtable.
Optez plutôt pour une faiblesse humaine et réaliste qui ne vous empêchera pas d’accomplir vos tâches dans la nouvelle entreprise. Tirez le meilleur parti de cette faiblesse et parlez de ce que vous avez fait pour la surmonter, de ce que vous en tirez comme enseignement et comment cela vous a permis de devenir la meilleure version de vous-même.
Êtes-vous flexible ?
Attention ! Prenez garde à la façon dont vous répondez à cette question ou vous finirez par travailler tous les week-ends. Quelques heures supplémentaires sont acceptables, mais il faut absolument établir des limites pour préserver votre santé mentale et un certain équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Soyez franc à ce sujet ! Dites que vous pouvez occasionnellement intervenir si votre présence est réellement nécessaire, mais que vous avez d’autres arrangements pour les week-ends et les soirées. Astuce de professionnel : si l’entreprise vous refuse pour ce motif, vous l’avez sûrement échappé belle.
Comment gérez-vous le stress ?
*rires nerveux* « Attendez, on peut faire ça !? »
En effet, comment faites-vous face au stress ? Êtes-vous au sommet de vos performances ou au fond du trou quand la pression monte ? Généralement, il sera préférable de perdre la face une fois chez soi et prétendre que l’on gère sur le lieu de travail. Néanmoins, si la gestion du stress est un vrai problème pour vous, pas besoin de le mentionner toutes les 3 minutes et mettez plutôt en avant que vous apprenez à le gérer en faisant régulièrement du sport, en pratiquant la pleine conscience ou en faisant de courtes escapades.
Parlez-moi d’une erreur que vous avez commise.
La seule façon de faire face à cette question est de ne pas y aller par 4 chemins. Décrivez l’erreur grâce à la méthode STAR et en vous concentrant sur le (mauvais) résultat et vos actions pour le corriger. Dans le cas d’erreurs qui ne pouvaient pas être rectifiées, abordez les solutions que vous avez proposées, vos méthodes d’action et tout ce qui vous a permis d’atténuer les conséquences.
Pourquoi changez-vous de carrière ?
En fonction de votre situation particulière, commenter les répercussions d’une reconversion professionnelle peut s’avérer judicieux. Si vous avez quitté votre emploi précédent sur une mauvaise note, restez neutre : n’allez pas raconter des ragots ou dire du mal de votre ancien supérieur hiérarchique, car cela ne donnera pas non plus une bonne image de vous. Exposez les faits et concentrez-vous sur les points positifs comme la possibilité d’explorer de nouveaux horizons, d’acquérir de nouvelles compétences ou de relever de nouveaux défis.
Les questions qu’un candidat peut poser en entretien d’embauche
Un entretien d’embauche ce n’est pas à sens unique. Votre employeur potentiel apprend à vous connaître et à évaluer si vous correspondez à son entreprise, mais c’est aussi pour vous l’opportunité de voir s’ils vous correspondent. Si le recruteur ne vous inspire pas confiance, faites confiance à votre instinct. Les entreprises qui ne jurent que par leur côté grande famille ou communauté ou celles qui se vantent de leur environnement dynamique cachent souvent quelque chose de fourbe. Si vous doutez de quelque chose, demandez-le à la fin de l’entretien.
Renseignez-vous sur l’ambiance de l’environnement de travail. Ils devraient être disposés à vous dire pourquoi le précédent titulaire du poste auquel vous postulez est parti (et combien de temps il a travaillé dans cette entreprise). Tous ces éléments vous permettront de savoir à quoi vous attendre et c’est à vous de décider si ces conditions vous conviennent.
Voici d’autres questions pratiques à poser à la fin de l’entretien (et qui laissent une bonne impression) :
- Que puis-je faire pour me préparer à ce rôle ?
- Y a-t-il des compétences que je peux acquérir et qui feraient de moi le candidat idéal pour ce poste ?
- Quels sont les objectifs à long terme de l’entreprise ?
- Y aura-t-il des possibilités d’avancement ?
- L’entreprise propose-t-elle des formations ou des séminaires à ses employés ?
N’oubliez pas qu’il s’agit d’un endroit où vous investissez votre temps et votre énergie : il faut que ça corresponde à vos besoins et vos envies.
Autres questions souvent posées aux candidats
En plus des questions et réponses mentionnées ci-dessus, vous pouvez également réfléchir à vos réponses aux questions suivantes :
- Où vous voyez-vous dans les dix prochaines années ?
- Quels sont vos objectifs à long terme dans cette entreprise ?
- Que savez-vous de notre entreprise/de notre PDG ?
- Qui sont nos concurrents ?
- Quelles sont les qualités qui font de vous un bon chef de file ? Parlez-moi d’une occasion où vous avez endossé un tel rôle.
- Parlez-moi d’une occasion où vous avez aidé/n’avez pas aidé un collègue.
- Quel est votre environnement de travail idéal ?
- Qu’est-ce qui était positif/négatif dans votre dernier emploi ?
- Préférez-vous travailler en équipe ou seul ?
- Qu’attendez-vous de vos collègues ?
- Quel est votre système d’organisation ?
Comme le responsable du recrutement peut aussi poser des questions difficiles, consultez cet article pour une préparation optimale !
Bonne chance ! 😊